Assistance technique : les Giac s’insurgent contre le blocage des budgets 2021
Les Giac tirent la sonnette d’alarme quant au non déblocage des budgets alloués au financement de l’assistance technique des études individuelles pour l’identification, la formulation des besoins en compétences et la réalisation des actions de formation planifiées des TPE-PME. Cette situation risque de perdurer.
La Fédération des groupements interprofessionnels d’aide au conseil (FEDGIAC) a publié hier un communiqué, pour informer ses adhérents sur le blocage des budgets 2021 alloués au financement de l’assistance technique des études individuelles pour l’identification, la formulation des besoins en compétences et la réalisation des actions de formation planifiées des TPE-PME.
Dans ce sens, la FEDGIAC affirme qu’«il est difficile de savoir comment réagir face à ce nouveau variant et l’annonce de cette nouvelle aux entreprises. Inquiètes, ces dernières s’interrogent, aujourd’hui, sur le sort réservé à la Taxe de formation professionnelle (TFP)et à la meilleure façon de redémarrer l’activité économique et de protéger leurs salariés dans un contexte totalement inédit». Pour rappel, dans le cadre du décret instituant la Taxe de Formation Professionnelle, il est stipulé qu’une proportion de la fraction allouée aux actions de la Formation en cours d’emploi (FCE) est affectée aux actions d’information & de sensibilisation, d’analyse stratégique et d’ingénierie de formation conduites par les GIAC et précise aussi que c’est le Comité de gestion qui définit la fraction de la TFP consacrée à la FCE à travers ses deux leviers: GIAC et CSF.
Selon un directeur de GIAC, «la formation en cours d’emploi ne représente pas uniquement les contrats spéciaux de formation. C’est d’abord et avant tout les études et le conseil pour la définition d’une stratégie de développement de l’entreprise. C’est toute la campagne de sensibilisation envers les entreprises sur l’importance de la formation en cours d’emploi. C’est aussi tout ce qui se rapporte à la planification de l’ingénierie de formation». Ce dernier rappelle également que «le mécanisme des GIAC, régi par décret, sont des associations à but non lucratif, créés par les associations et les fédérations professionnelles, et qui sont accrédités par le département de la formation professionnelle».
Les budgets encore bloqués
Ainsi afin de mener à bien leur mission, les GIAC s’insurgent contre le retard du déblocage du budget 2021, sur lequel ils sont déjà engagés envers les entreprises en termes d’analyse stratégique et d’ingénierie de formation. «Nous n’avons ni signé les conventions susmentionnées, ni reçu le financement des actions programmées au titre de l’exercice 2021. Une malheureuse situation en décalage par rapport à la vision royale qui place l’accompagnement des entreprises au cœur de la politique économique pour renforcer leurs capacités humaines et organisationnelles et accompagner leur modernisation en complémentarité avec les solutions de financement», affirme-t-on auprès de la FEDGIAC.
Justement, dans le cadre de son communiqué, la FEDGIAC rappelle les faits. Ainsi, elle note que le Comité de gestion, réuni le 17 mars 2021, a réservé une enveloppe de 200 MDH aux actions conduites par les GIAC au titre l’exercice 2021. Par ailleurs, elle note que «le Comité central des contrats spéciaux de formation (CCCSF) ne s’est réuni que le 28 décembre 2021 pour répartir le budget entre les différents GIAC, sachant que le dernier délai pour le dépôt des plans de formation auprès de l’OFPPT est fixé au 30 juin 2021».
Toutefois, les GIAC n’ont reçu le procès-verbal de la réunion du CCCSF, du 28 décembre 2021, qu’en fin de semaine dernière, soit vendredi 4 mars 2022. La FEDGIAC explique par ailleurs qu’«une convention (ou avenant) définissant le montant de l’assistance qui lui est accordée, devra être conclue entre chaque GIAC et l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) inférant le déblocage partiel du financement». A noter que le Comité central des contrats spéciaux de formation (CCCSF) doit se réunir au moins 4 fois par an pour arrêter la répartition globale du budget entre les différents GIAC.
Le flou persiste Par conséquent, les fédérations affichent leur grogne quant
à leur situation actuelle. «Ceci est un exemple qui illustre avec éclat les difficultés auxquelles font face les GIAC et les entreprises, et qui constitue des écueils certains à la compétitivité de notre économie marocaine», lit-on dans sa communication. Et de continuer: «Au moment où certaines voix s’élèvent inopportunément en infraction avec la réglementation en vigueur pour dresser un violent réquisitoire déloyal contre les études individuelles initiées par les TPE-PME, et ceci afin de servir certains intérêts qui ne sont certainement pas ceux de l’entreprise».
Pour conclure sa prise de parole, la fédération des GIAC récuse vigoureusement «toute manipulation qui tente de faire assumer l’échec de la gouvernance du système de la Formation en cours d’emploi au mécanisme GIAC et invite les pouvoirs publics à plus de concertation et de partage avec les entreprises et les GIAC». La fédération veut éviter les travers du système et procéder ainsi à l’affectation du budget de l’année 2022 de toutes les actions finançables par les GIAC (individuelles et sectorielles), et ce, dans les plus brefs délais, afin de permettre aux TPE-PME de faire face aux effets redoutables et dévastateurs de la pandémie.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO