Grands chantiers : la capitale s’offre une cure de jouvence
Depuis quelques années, Rabat est un chantier à ciel ouvert, abritant de grands projets structurants qui s’inscrivent dans le cadre de l’ambitieux programme «Rabat, ville lumière, capitale marocaine de la culture». Le point sur ces projets.
«Rabat, ville lumière, capitale marocaine de la culture» est un chantier phare qui a permis de changer le visage urbanistique de la capitale. Lancé par le Souverain en mai 2014, ce projet d’envergure mobilise plusieurs intervenants nationaux et locaux et touche aux domaines des infrastructures, de l’industrie ainsi qu’à la réhabilitation et à la valorisation du patrimoine. Rappelons, dans ce cadre, que ce programme s’articule autour de plusieurs axes stratégiques, selon une vision cohérente et équilibrée, à savoir la valorisation du patrimoine culturel et civilisationnel de la ville, la préservation des espaces verts et de l’environnement, l’amélioration de l’accès aux services et équipements sociaux de proximité et le renforcement de la gouvernance. Parmi les objectifs visés, citons également la requalification du tissu urbain, la consolidation et la modernisation des équipements de transport, la dynamisation des activités économiques et le renforcement des infrastructures routières ainsi que le décongestionnement de la ville et de sa cité jumelle.
Tour Mohammed VI : un joyau régional
La Tour Mohammed VI, dont les travaux ont été lancés en 2018 par le Souverain, est considérée comme l’édifice emblématique du plan d’aménagement de la Vallée du Bouregreg. Elle fait partie des principales composantes du programme «Rabat Ville Lumière, capitale marocaine de la culture». Situé au cœur de ladite vallée, ce projet impressionnant est en voie d’achèvement, la fin des travaux étant prévue en 2022. Les travaux de gros œuvres de la Tour sont, en effet, réalisés à plus de 75%. Culminant à 250 mètres, la future Tour est réalisée par le groupe Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE-Bank), pour un budget prévisionnel de l’ordre de 4 milliards de dirhams (MMDH). La Tour Mohammed VI a été pensée afin d’être visible à 50 kilomètres à la ronde. D’une superficie totale de 102.800 m², l’immeuble est composé d’une tour, elle-même installée sur un podium, le tout évoquant une fusée sur son pas de tir. L’édifice, érigé sur 55 étages, accueillera un hôtel de luxe, des bureaux, des appartements de haut standing ainsi qu’une terrasse d’observation à son sommet, le tout accessible via un total de 40 ascenseurs, dont 23 dans la tour et 17 dans le podium.
Le Grand Théâtre de Rabat, fin prêt
Le Grand Théâtre fait partie des grands projets urbains structurants. Il sera, sans aucun doute, un haut lieu de la culture dans la région. Mais il faudra attendre la fin de la pandémie pour que ce majestueux monument, achevé depuis mars 2021, ouvre ses portes au grand public et entame sa programmation artistique et culturelle. Pour rappel, ce projet a nécessité un investissement de près de 2 MMDH et sept ans de travaux. Situé à proximité de la Marina de l’embouchure du Bouregreg, le Grand Théâtre est destiné à être le centre culturel de la ville. Il est conçu pour «être un point de repère national et international». Ce monument imposant sera le symbole du renouveau culturel et artistique de la capitale du Maroc, lui permettant de se hisser au niveau des grandes métropoles de la Méditerranée. Sa réalisation s’inscrit dans la politique d’équipement en infrastructures culturelles en cours à travers le pays.
Aménagement de la corniche de Rabat
S’étendant sur 11 Km de côte atlantique, le projet d’aménagement de la corniche de Rabat se veut un projet intégré qui jouera un rôle important dans le développement économique, social, touristique et culturel de la capitale ainsi que dans son ambition d’ouverture à la mer. Il comporte des hôtels ainsi que des centres destinés à l’animation, aux loisirs et au développement urbain (commerces, résidences, services qualifiés, plateaux à usage de bureaux…), selon le Centre régional d’investissement de Rabat. Parmi les projets structurants de la Corniche, figure celui de la réhabilitation de l’ancien hôpital Marie Feuillet, d’une superficie de 5,7 ha, et sa transformation en hôtel de luxe. La métamorphose est en cours, notamment par le biais du «Carroussel», le premier projet au bord de l’océan à Rabat, s’étendant sur 100.000 mètres carrés. Il s’agit d’un projet à usage mixte (résidences, commerces, hôtels, lieux de divertissement…). L’entreprise émiratie Imkan, chargée de relooker la promenade maritime et les parcs du Carrousel de la Capitale, est appelée à respecter les délais de livraison de la première phase courant 2022 et de la seconde courant 2024, conformément au calendrier proposé.
Décongestionner la capitale
La construction d’une trémie à Rabat, pour décongestionner la place de Bab Lhad, située en plein centre-ville, et ses alentours, fait partie du méga-programme intégré de développement de la capitale. Ce chantier a métamorphosé la place de Bab Lhad, un carrefour emblématique à vocation touristique. Lancé en juin 2020, la réalisation de cette trémie, qui a nécessité près de 40 MDH, a permis de résoudre les problèmes d’embouteillage et de fluidifier le trafic sur cet axe. Par ailleurs, les travaux de renforcement de l’infrastructure routière de Rabat se poursuivent. C’est ainsi que la trémie routière de Sidi Makhlouf, située près du Mausolée Mohammed V, a été mise en service le 21 novembre dernier. D’autres projets sont en cours en vue d’améliorer la qualité de vie de la population et de changer le visage urbanistique de la capitale.
Mise à niveau de la médina de Salé
Salé connaît plusieurs projets de développement visant, notamment, à consolider son rôle dans le tissu économique et social de la région. À cet égard, on peut citer le projet de mise à niveau de la médina de Salé (2019-2023), destiné à valoriser le patrimoine matériel et immatériel de la ville pour un budget de 900 MDH, dont 60 MDH ont été débloqués par le Conseil régional. Présenté devant le Souverain en octobre 2019, ce projet est destiné à mettre à niveau les infrastructures, à améliorer la mobilité urbaine, à mettre en valeur le patrimoine, à renforcer l’accessibilité aux activités sociales et à promouvoir l’attractivité touristique et économique de la ville, via la création de deux axes touristiques sur 4 km et de trois espaces dédiés à la présentation et à la vente des produits artisanaux. Quant au projet de mise à niveau de la médina de Rabat, il a permis de réhabiliter plusieurs sites considérés comme relevant du patrimoine architectural, avec un coût de 130 MDH, dont 30 MDH débloqués par le Conseil régional.
Jihane Gattioui / Les Inspirations ÉCO Docs