Étude : le tabac chauffé serait une alternative à moindre risque (VIDEO)
Le tabagisme tue au Maroc comme partout dans le monde. En effet, la dépendance à la cigarette fait partie des premières causes de mortalité dans le monde, avec environ 8 millions de morts par an dont 1,2 million qui sont exposés au tabagisme passif, selon la dernière étude de l’OMS concernant le tabagisme à l’échelle mondiale.
Pour lutter contre le tabagisme plusieurs alternatives sont proposées sur le marché; parmi elles, le tabac chauffé. Décrit comme étant potentiellement moins nocif par ses fabricants, nous sommes allés à la rencontre du professeur Yasser Sefiani, chirurgien vasculaire, lors du 10e Salon international de l’Association marocaine des échographistes jumelé au 6e Congrès africain de médecine générale pratique et aussi aux 20e Journées nationales de l’Association marocaine des échographistes à Marrakech. Décryptage.
Réduction des risques tabac, une approche prometteuse
«Consommer la nicotine tout en réduisant le risque, c’est la promesse de cette nouvelle alternative appelé le tabac chauffé». C’est ce qui ressort du symposium qui a eu lieu à Marrakech concernant ce nouveau produit qui consiste à chauffer le tabac plutôt que de le brûler. En effet, un nombre croissant d’études scientifiques démontre que c’est la combustion qui est l’élément principal qui rend le tabac néfaste pour la santé. Ainsi, partant de ce principe, selon le professeur Yasser Sefiani, chirurgien vasculaire, pour pouvoir mesurer la toxicité de ce produit «il faut avoir du recul pour être en mesure de comparer les personnes ayant consommé le tabac chauffé pendant dix ans et voir si ces dernières développent des maladies tel que le cancer ou les maladies cardiovasculaires en comparaison avec ceux qui fument les cigarettes». Or, nous n’avons pas assez de recul concernant ce nouveau produit.
Cependant, on peut se baser sur les indicateurs qui donnent les tendances. «La première tendance qui ressort, en termes de cytotoxicité concernant le tabac chauffé, est inférieure à celle de la cigarette classique», c’est ce qui ressort de la première étude exposée au symposium de Marrakech. La deuxième tendance est de dire que le tabac chauffé présente moins de risque que la cigarette classique puisque, selon la deuxième étude, on constate que sur un échantillon de personnes prises comparativement à celles qui fument la cigarette, «les indicateurs comme la tension artérielle, le taux de lipide dans le sang, qui sont les facteurs prédéterminants de l’évolution vers la maladie, sont réduits». En effet, combustion rime avec production de monoxyde de carbone, de goudron, de cadmium, d’hydrocarbures polycycliques ou encore de mercure. Autant de substances contenues dans la fumée qui font du tabagisme la première cause de mortalité prématurée au monde. S’il n’y a pas assez de recul concernant le tabac chauffé, ce dernier reste tout de même une alternative pour les fumeurs et éventuellement une transition progressive vers le sevrage.
Eliane Lafarge / Les Inspirations ÉCO