Éco-Business

Opportunités d’affaires : Business France passe au scan la santé et l’agroalimentaire

En perte de vitesse sur le continent, les entreprises françaises organisent la reconquête de leurs parts de marché. À la veille de la tenue d’Ambition Africa, événement BtoB de référence, organisé par Business France pour accompagner les entreprises de l’hexagone sur le continent, l’agence, au service de l’internationalisation de l’économie française, dévoile son livre blanc sur les opportunités d’investissement au Maroc.

En prévision de «Ambition Africa», événement BtoB de référence organisé par Business France pour accompagner les entreprises de l’hexagone sur le continent, prévu les 5 et 6 octobre, l’agence au service de l’internationalisation de l’économie française dévoile son livre blanc sur les opportunités d’investissement en Afrique. L’étude dresse une cartographie des bonnes pratiques et marchés porteurs pour s’implanter sur le continent, les clés d’accès pour les entreprises françaises, les chiffres clefs et les grands projets de chaque filière. Ses experts de terrain ont sélectionné les pays aux économies motrices et leurs secteurs porteurs. Un certain nombre d’entre eux ont fait l’objet d’un focus, notamment le Maroc, l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Algérie, le Nigéria, l’Angola, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Kenya, le Sénégal et la Tunisie.

Où et dans quels secteurs  investir au Maroc ?
L’agriculture et l’agroalimentaire, la santé, la mobilité, la logistique, le retail, les services, la culture, ainsi que la transition écologique sont les secteurs recommandés par les experts de Business France pour investir.

Une forte dynamique sur le marché des équipements  et solutions pour l’agriculture
Concernant les entreprises intéressées par l’agroalimentaire au Maroc, l’expert explique que «le Maroc est, certes, un marché de prix, mais la qualité y est exigée». Pour les industries agroalimentaires (IAA) et les agroéquipements, la France se pose en partenaire privilégié du Maroc, marché sur lequel les IAA contribuent à hauteur de 8% du PIB national. Un contrat-programme de 1,07 milliard d’euro cible sept filières agroalimentaires, dont le lait et la viande.

Le constat est que la faible présence de filiales internationales, spécialisées dans la production d’équipements, conduit à l’importation de la quasi-totalité des besoins. La France occupe la 2e place des importations marocaines d’agroéquipements, pour un chiffre d’affaires de 10,6 milliards d’euros, réalisé par les industriels de l’agroalimentaire français. Le secteur vitivinicole marocain connaît une progression notable tirée par la modernisation des vergers (investissements dans les équipements, les caves et la rénovation des cépages). Pour la filière bovine, la priorité est à la modernisation du cheptel et les besoins en équipements agricoles, dédiés à l’élevage, sont importants.

En matière de cultures végétales, le taux de mécanisation connaît un réel développement et la tendance est à la poursuite de cette dynamique, illustrée par le passage de cinq à neuf tracteurs pour 1.000, en l’espace de dix ans. Selon Maria Mouhsine, experte chargée de la filière Agrotech, «le monde des affaires au Maroc nécessite une certaine proximité afin d’instaurer un climat de confiance, une condition qui s’avère indispensable pour initier des collaborations, mais surtout pour les faire durer dans le temps». Et d’ajouter : «Dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, la France garde une place de choix parmi les plus importants fournisseurs, mais se trouve parfois dépassée par la concurrence espagnole et allemande, qui, pour des produits similaires, proposent des prix plus compétitifs ».

Secteur de la santé au Maroc : 90% du matériel médical est importé
66% des Marocains disposent d’une couverture médicale de base. Dans un contexte où le gouvernement ambitionne d’atteindre les 100% au cours des deux prochaines années, les besoins dans le domaine sanitaire vont croître sensiblement, sur la base du vaste programme de réforme du système de santé que prépare le ministère de la Santé. Selon Nadia Dahbi, chargée de la filière art de vivre, santé chez Business France, «vu que la couverture sanitaire de base couvrira, à l’avenir, 22 millions de bénéficiaires supplémentaires, la pression sur le système national de santé va augmenter, tant dans le public que le privé». La réhabilitation de l’offre sanitaire étant l’un des piliers fondamentaux de cette réforme, celle-ci va porter sur la mise en place de la carte sanitaire régionale, la réhabilitation des établissements de santé ainsi que les équipements médicaux, l’instauration d’une obligation du respect de la procédure des traitements et l’ouverture du capital des cliniques aux investissements étrangers. Le marché marocain compte environ 500 entreprises importatrices d’équipements médicaux et plus de 2.000 spécialisées dans la distribution. De nombreuses sociétés étrangères du secteur, parmi lesquelles des françaises, sont représentées par des partenaires marocains. À noter, également, la présence de filiales de grands groupes. Dans le domaine des médicaments, l’industrie pharmaceutique au Maroc est un secteur à fort potentiel, tant sur le marché national qu’international. Elle occupe, par sa taille, la 2e place à l’échelle africaine, avec un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros. Le budget de la santé au Maroc s’élève à 2,3 milliards d’euros et représente 7,2% du PIB national en 2021.

La part de marché des entreprises françaises chute de 10  à 4%, depuis l’an 2000
L’Afrique devrait compter 2,5 milliards d’habitants en 2050 ; elle représentera alors un être humain sur quatre. Hors épisode Covid -qu’elle a pour l’instant plutôt mieux traversé que d’autres continents- sa croissance, sur les 25 dernières années, a été largement supérieure à la croissance mondiale. Ses besoins, comme ses ambitions, sont gigantesques et ses opportunités innombrables ! Mais alors que plusieurs pays concurrents comme la Chine, l’Espagne, l’Allemagne …, y renforcent chaque jour leurs positions, la part de marché des entreprises françaises y a été divisée par 2,5 depuis l’an 2000, passant de 10 à 4%.

La France demeure un partenaire commercial majeur
Pourtant, la France et ses entreprises conservent en Afrique un fort capital de sympathie des populations comme du monde des affaires. Reconnue pour sa fine connaissance du terrain et sa proximité culturelle, linguistique et juridique avec les pays francophones, la France est un partenaire commercial majeur et un investisseur très important sur tout le continent. Ses produits y bénéficient d’une image de qualité et d’un bon positionnement, en termes de gamme de produits répondant aux besoins d’une classe moyenne africaine émergente, notamment des solutions rapides, peu onéreuses et touchant le plus grand nombre (systèmes de paiement, développement et villes durables, santé…).

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO



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