Immobilier professionnel : la crise plombe le marché de bureaux
La récession économique, causée par la Covid-19, a eu de lourdes répercussions sur le secteur de l’immobilier d’entreprise, notamment celui des bureaux. En effet, plusieurs sociétés ont déployé des plans de sauvetage, avec une réduction des effectifs, un gel des recrutements et une réduction du volume total des espaces bureaux. Notons que le télétravail demeure le facteur majeur à l’origine de ce bouleversement.
Le secteur de l’immobilier semble redémarrer timidement depuis le début de l’année 2021, surtout dans les grandes métropoles. Un constat également valable pour le segment des bureaux qui n’a pas, cependant, connu le rebond espéré. Ce créneau, s’il se caractérise par une forte résilience par rapport à la pandémie, continue d’enregistrer un taux d’occupation en deçà de la normale
. En effet, la récession économique, engendrée par la Covid-19, a eu de lourdes répercussions sur ce segment particulier de l’immobilier. Un impact, constaté également sur le plan international, et qui s’est répercuté sur l’économie dans son ensemble, du fait des mesures de confinement et de la fermeture des frontières. Dans une note sur le «marché de bureaux à Casablanca», réalisée par BR Market Study, il a été démontré l’impact de la crise sanitaire sur le marché de l’immobilier professionnel, poussant plusieurs sociétés à déployer des plans de sauvetage, via une réduction des effectifs, un gel des recrutements et une diminution du volume des espaces bureaux utilisés. Notons que le télétravail demeure le facteur majeur à l’origine du bouleversement de ce segment. Les principaux changements, observés dans les modes de fonctionnement, résident dans le recours à l’alternance et au travail à domicile, ce qui a contraint nombre d’entreprises à maintenir une faible densité et à imposer une réévaluation de l’occupation, du volume et de l’affectation des espaces.
Dans ce cadre, un investissement important a été consacré aux outils et technologies liés au télétravail. Suite à cette nouvelle réflexion de gestion des espaces, plusieurs demandes de conception et de réaménagement, visant l’optimisation des espaces loués, ont été enregistrées.
Actuellement, beaucoup d’entreprises commencent à tirer les enseignements de l’occupation partielle de leurs bureaux et à réfléchir sur leur usage futur. Les changements induits par le télétravail devraient pousser les professionnels de ce segment vers une réinvention des concepts et imposer de nouvelles exigences en matière de flexibilité et de qualité des espaces collaboratifs favorisant les interactions, le bien-être et la santé de leurs occupants. Il est donc probable que bien des transformations du parc immobilier seront menées par les professionnels, dans les années à venir. Concernant l’évolution du stock global de bureaux, on constate que ce dernier est passé de 1,77 million de m² en 2018 à 1,86 million en 2019, soit une hausse d’à peine 5%. En 2020, ce volume, déjà en sous-offre, a atteint 1,95 million de m², suscitant ainsi une hausse similaire de l’ordre de 5%. Concernant la répartition du stock par zones, la concentration la plus importante à Casablanca se situe au centre-ville, avec 860.000m², suivi par Anfa (560.000 m²) et le quartier du port (450.000 m²). L’entrée de la ville ferme la marche, avec 80.000 m². Pour ce qui est de l’immobilier professionnel à Casablanca, on relève, après l’importante hausse de 20,4%, enregistrée durant le quatrième trimestre 2018, une contraction spectaculaire (-13,3% et -12,8) durant, respectivement, les derniers trimestres de 2019 et 2020. Malgré ces indicateurs, les professionnels du secteur restent positifs pour la période 2020-2021, notamment avec l’introduction des OPCI, qui devrait permettre de satisfaire l’appétit des investisseurs et de stimuler les opérations à rendement locatif bureau.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO