Élections : une belle leçon de démocratie !
La tenue des élections législatives, régionales et communales a confirmé l’élan démocratique irréversible que le Maroc a connu, avec la consolidation de la légitimité populaire des nouvelles instances élues.
Si le souci sanitaire a constitué le défi majeur à relever à l’occasion du déplacement de millions de citoyens aux bureaux de vote, l’autre enjeu principal de ces échéances électorales résidait dans la faculté de donner la parole aux citoyens pour choisir leurs futurs représentants en toute liberté. La tenue de ces élections, dans le contexte pandémique qui prévaut, et son impact néfaste sur les plans économique et social engendré par la crise sanitaire, ont montré que le respect du choix démocratique, érigé par la Constitution en constante nationale, demeure un droit inaliénable acquis par les citoyens, désormais au centre de l’échiquier politique.
Outre le renforcement de la légitimité populaire des instances élues, les élections, qui viennent de se tenir, ont été marquées par l’introduction de nouvelles normes destinées à élargir la représentativité au plus grand nombre de partis politiques, en vue de permettre à de nouvelles formations d’accéder, pour la première fois, à la gestion des affaires. Le souci de favoriser l’émergence d’une nouvelle élite parlementaire et régionale a été nettement perceptible au niveau des révisions légales apportées aux lois organiques régissant les élections.
Dans le même esprit, le contrôle des dépenses électorales est actuellement institutionnalisé et s’affirme comme un système performant pour la détection et la lutte contre la fraude électorale. D’un autre côté, le nouveau test démocratique a montré la forte mobilisation des administrations et organismes concernés pour permettre l’organisation de ce suffrage dans des conditions satisfaisantes. À souligner, notamment, le déploiement d’importants moyens logistiques pour le respect des exigences sanitaires dans l’ensemble des bureaux de vote.
Les principaux acquis de la classe politique
La consolidation du processus électoral devrait renforcer la crédibilité des partis politiques du point de vue de leur implication dans la production des élites dirigeantes et leur contribution à assainir la scène politique. En dépit de l’impact négatif de la transhumance partisane, les partis ont réussi, durant ces élections, à gagner le pari du renouvellement de leurs dirigeants, notamment au niveau des élections régionales et communales. Cependant, plusieurs obstacles restent à surmonter en vue d’aboutir à un élargissement de leurs bases électorales.
La problématique semble être posée, non seulement pour les partis historiques, mais aussi pour ceux qui ont pu améliorer leurs performances électorales durant les deux derniers mandats, et qui forment, actuellement, le noyau dur de la classe politique. Il s’agit, en effet, de mettre en place un dispositif d’écoute des attentes des citoyens qui s’inscrive dans la durée, et de capitaliser sur les objectifs réalisés à l’issue de la campagne électorale, en vue d’instaurer des mécanismes d’encadrement plus efficients. Cette vocation d’encadrement des citoyens, au-delà de la période électorale, figure parmi les conditions primordiales en vue d’assurer la transition des partis politiques vers un nouveau modèle de contrat avec les électeurs, visant à transposer les attentes des citoyens dans les programmes politiques.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO