Insertion des jeunes. I-media, la nouvelle trouvaille du FMAS
Le Forum des alternatives Maroc (FMAS) poursuit son combat pour le droit des couches les plus défavorisées de la population et annonce le démarrage des activités d’un nouveau projet médiatique au service de l’insertion des jeunes et de la démocratie locale.
Cofinancé par l’Union européenne à hauteur de 3 MMDH, le projet i-media, qui bénéficie également du soutien de la Deutsche Welle Akademie (DWA), vise à contribuer à l’insertion des jeunes, hommes et femmes, entre 18 et 35 ans au Maroc sur le plan socioéconomique et politique, en promouvant l’amélioration de leur employabilité dans les métiers du journalisme et de la communication digitale, ainsi qu’à leur plus forte implication dans la politique locale.
Il comporte trois axes d’intervention. Pour le premier axe, il est question de la formation, durant les trois ans du projet, d’un total de 200 jeunes, dont 50% de femmes et 50% NEET (Not in Education, Employment or Training), aux métiers du journalisme et de la communication digitale et leur accompagnement et le renforcement de leurs capacités et soft-skills, dans l’objectif de favoriser leur insertion socio-professionnelle dans leurs régions d’origine.
Pour le second axe, il s’agit de la production et la diffusion de contenus médiatiques autour des élections de 2021 d’un point de vue des jeunes du projet puis, dès 2022, la couverture médiatique des activités des différentes instances consultatives mises en place au niveau des collectivités territoriales pour une meilleure visibilité et prise en compte des enjeux des jeunes et des femmes aux niveaux local et régional.
Enfin, pour le dernier axe, le projet i-media ambitionne de soutenir le développement des médias communautaires dans les régions à travers l’accompagnement de huit d’entre eux à moyen terme sur les aspects de la viabilité organisationnelle et économique du tiers-secteur des médias communautaires et associatifs.
Le projet i-media a également pour ambition de contribuer au débat public non seulement à travers les productions médiatiques précitées, mais aussi par la réalisation d’une étude sur l’effectivité de la mise en œuvre des mécanismes de la démocratie participative au sein de 44 collectivités territoriales, en analysant, notamment, la composition et le rôle joué par les instances consultatives prévues par la loi.
La publication de cette étude sera suivie par la création d’un guide de monitoring des actions de ces instances et d’une série de rencontres et tables-rondes entre élus, jeunes femmes et hommes et des représentants de la société civile dans les régions du projet entre autres activités qui feront l’objet de communications spécifiques.
La promotion 2021 du projet concerne 48 jeunes et femmes et huit médias communautaires, sélectionnés dans les six régions d’implémentation du projet, à savoir: Tanger–Tétouan–Al Hoceima ; Fès–Meknès ; Rabat–Salé–Kénitra ; Marrakech–Safi ; Darâa–Tafilalet ; Souss–Massa.
Le premier cycle de formation est lancé le 24 août 2021 en mode distanciel. Le projet semble arriver à point nommé quand on sait que les cibles, les NEET, notamment, représentent 28,5% (soit 1,7 million) des jeunes Marocains âgés entre 15 et 24 ans, 75,6% d’entre eux sont des filles, selon une étude de l’ONDH datée de 2019.
Pire encore, selon les experts, malgré que les réformes constitutionnelles et normatives ont permis des avancées quant à la participation des femmes au développement, la participation économique des femmes a régressé ces dernières années et le nombre de personnes de sexe féminin au foyer a augmenté plus vite que la population féminine en âge d’activité.
Dans le même registre, plusieurs observateurs convergent sur le constat que les femmes restent concentrées dans des activités peu valorisantes sur le marché du travail. Selon eux, elles sont victimes de discriminations salariales. Celles qui ont reçu une éducation sont plus exposées au chômage alors que les entreprises privées respectent très faiblement les engagements contenus dans le Code de travail.
Pendant ce temps, la fonction publique au niveau du leadership reste très peu féminisée et l’accès des femmes aux postes de décisions très limité. De toutes ces discriminations le projet i-media tire toute sa pertinence, dira-t-on.
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO