Lutte contre l’analphabétisme : plus d’un million d’inscrits pour la 2e année consécutive
Le bilan de l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme pour la période 2017-2021 laisse dégager une nette amélioration des indicateurs liés à l’insertion des personnes libérées de l’analphabétisme dans le circuit de la production
Le conseil d’administration de l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme, tenu jeudi dernier à Rabat, a permis de mettre en lumière les retombées du plan d’action, mis en œuvre au cours des quatre dernières années, en vue de concrétiser les objectifs tracés par la stratégie nationale. Le principal fait marquant, qui en ressort, est sans aucun doute la forte demande, avec plus d’un million de personnes qui se sont enregistrées durant l’année 2020-2021, en dépit des circonstances exceptionnelles imposées par la pandémie. Selon le compte-rendu de l’instance décisionnelle de l’agence, le nombre total des bénéficiaires a atteint 5.481.788 personnes, depuis le lancement de la stratégie. Il faut dire que la performance réalisée cette année découle essentiellement de l’usage réussi des modalités numériques d’enseignements. Par ailleurs, le bilan de l’Agence montre que la coopération avec les associations a connu un nouvel élan dans l’objectif d’améliorer l’insertion socioprofessionnelle des bénéficiaires. Parmi les chantiers qui seront lancés, durant la prochaine étape de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre l’analphabétisme, l’intégration des bénéficiaires des programmes dans l’enseignement originel ainsi que du dispositif réservé à «l’école de la seconde chance». En outre, un institut spécialisé dans la formation des enseignants sera mis en place, en vertu des partenariats conclus avec l’UE et l’UNESCO.
Les priorités de la prochaine étape
Plusieurs actions sont prévues en vue d’améliorer la gouvernance des programmes tracés par l’Agence pour la période allant jusqu’à fin 2023. Citons le renforcement des partenariats avec les universités dans le domaine de la recherche scientifique, en vue d’améliorer les modalités d’apprentissage. Parmi ces actions, aussi, figure la mise en place d’un mode d’enseignement à vie qui permet au bénéficiaire de poursuivre sa formation, suivant une démarche graduelle qui sera opérationnelle qui devra être établie conjointement avec l’ensemble des partenaires concernés. Notons qu’un plan de financement des projets arrêtés par l’Agence sera établi sur la période 2022-2024. L’objectif est de donner une plus grande visibilité à tous les intervenants représentés au sein de l’Agence nationale à propos des projets urgents qui seront déployés et qui concernent principalement le contenu numérique des enseignements et la mise en place de passerelles pédagogiques entre la lutte contre l’analphabétisme et l’enseignement normal. D’autre part, l’Agence proposera au gouvernement les programmes d’actions visant à renforcer les compétences des bénéficiaires, pour éviter leur retour à l’analphabétisme en reliant leurs opérations de lutte contre l’analphabétisme à des projets générateurs de revenus et à la lutte contre la pauvreté. Durant les deux prochaines années, une attention particulière sera aussi accordée au renforcement des outils statistiques afin de renforcer le système de veille assuré par l’Agence.
Plusieurs objectifs réalisés
La priorité a été accordée, durant les quatre dernières années, aux tranches d’âge qui correspondent aux populations actives, alors que les contraintes de la dispersion géographique et l’hétérogénéité de la population cible restent posées, tout comme l’incapacité des associations partenaires à mobiliser des fonds pour satisfaire leurs engagements. Le souci de l’élargissement des bénéficiaires est aussi une priorité dans la feuille de route 2017-2021, à côté des opérations d’évaluation globale des programmes, lancées depuis 2015. Les efforts consentis pour réduire significativement le taux d’illettrisme visent avant tout à améliorer le classement du Maroc dans l’Indice de développement humain (IDH). Cet indicateur, qui continue de tirer le classement du Maroc vers le bas, incite l’État à agréger davantage les efforts pour s’attaquer aux zones les plus alarmantes en termes de déperdition scolaire et celles où le système éducatif n’arrive pas encore à percer.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco