Maroc

Reprise économique au Maroc: l’espoir reste permis

Dans sa dernière note de conjoncture, la DEPF confirme qu’une reprise économique est bel et bien en train de se profiler avec, à l’appui, des indicateurs sur la bonne campagne agricole 2020-2021 et la poursuite du redressement progressif dans la pêche et le secteur secondaire, notamment les mines, le BTP et l’industrie. Sans oublier l’investissement et le pouvoir d’achat, où l’espoir reste permis.

C’est parti pour la reprise économique ! La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration vient de le confirmer dans sa dernière note de conjoncture. Et comme cela a été précédemment annoncé, cette reprise sera principalement portée par le secteur primaire qui s’achemine vers une bonne campagne agricole 2020-2021. En effet, les précipitations abondantes enregistrées sur l’ensemble du territoire national au cours du premier trimestre 2021 ont permis d’absorber le déficit pluviométrique observé au début de la campagne agricole (cumul pluviométrique au 20 mars : +23,6%) et ont eu un impact très positif sur le déroulement de cette dernière.

On peut notamment l’observer à travers plusieurs indicateurs, à commencer par l’amélioration du couvert végétal en général, qui a enregistré à fin mars une hausse de 12,2% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, et des parcours en particulier. On note ensuite la dynamisation des travaux d’entretien, la hausse des retenues des barrages à usage agricole (taux de remplissage de 49,4% à fin mars au lieu de 46,4% un an auparavant) et des niveaux des nappes phréatiques, ainsi que l’amélioration de la situation de l’arboriculture fruitière. C’est ainsi qu’en termes de production, le département de l’Agriculture s’attend à une amélioration de 28% pour les agrumes, de 14% pour les olives et de 4% pour les dattes.

Bon comportement à l’export des fruits et légumes frais et des produits maraîchers
Du côté de l’export, le secteur des fruits et légumes frais enregistre de bonnes performances durant la campagne 2020-2021, notamment au niveau des agrumes, dont le volume exporté s’est accru de 9% durant cette campagne (du 1er septembre 2020 au 21 mars 2021) comparativement à la même période de la saison 2019-2020. Pour sa part, le volume exporté des produits maraîchers a enregistré, au 21 mars 2021, une hausse de 3%. Par ailleurs, au titre des deux premiers mois de 2021, les ventes à l’étranger des produits d’«agriculture, sylviculture et chasse» se sont accrues en valeur de 1,7%.

Et la pêche n’est pas en reste. En effet, après la bonne tenue de l’activité de la pêche hauturière, qui a porté la valeur ajoutée du secteur à 3,5% en 2020, le repli du volume des débarquements de la pêche côtière et artisanale a enregistré une atténuation significative à -1,3% au premier trimestre 2021, après -11,3% un an auparavant, et leur valeur s’est appréciée de 21,1% après une baisse de 10,9%. Dans le secteur secondaire, on assiste aussi à une poursuite du redressement progressif, porté par les secteurs des mines, du BTP et de l’industrie.

En effet, au terme des deux premiers mois de l’année 2021, le secteur extractif a poursuivi sa dynamique favorable des trois derniers trimestres. La production de phosphate roche, principale composante du secteur, s’est accrue de 5,7%, après une hausse de 9,9% au quatrième trimestre 2020 et une baisse de 4,2% un an auparavant (voir graphe). Concernant les échanges extérieurs du secteur, la valeur des exportations de phosphates et dérivés s’est appréciée de 7,9% à fin février 2021, sous l’effet conjoint de la hausse des ventes à l’étranger des dérivés de phosphates de 12,3%, atténuée par le retrait de celles de phosphates roches de 18,4%.

Reprise significative des ventes de ciment en mars 2021
Au niveau du BTP aussi, les ventes de ciment ont enregistré une reprise significative au cours du mois de mars 2021, après deux mois consécutifs de repli sous l’effet des conditions climatiques et de l’état d’urgence sanitaire. La hausse de 40,2% a concerné l’ensemble des segments, notamment la distribution (+43,2%), le béton prêt à l’emploi (+34,3%), le béton PREFA (+46,3%), le bâtiment (+38,9%) et l’infrastructure (+13,3%). Compte tenu de cette évolution, les ventes de ciment se sont accrues de 3,9% au terme du premier trimestre 2021, après une baisse de 8,7% un an auparavant. Pour ce qui est de l’industrie également, un léger redressement est en cours. Au mois de février, comparativement à janvier, la production aurait progressé dans les secteurs de la «chimie et parachimie», de la «mécanique et métallurgie» et du «textile et cuir», et serait restée inchangée au niveau de l’«agro-alimentaire» et de l’«électrique et électronique».

Les ventes auraient aussi bien augmenté sur le marché local qu’étranger et cette progression aurait concerné les secteurs du «textile et cuir», de la «chimie et parachimie» et de la «mécanique et métallurgie», tandis que celles de l’«agro-alimentaire» et l’«électrique et électronique» auraient baissé. Ceci étant, le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) a poursuivi sa croissance d’un trimestre à l’autre pour atteindre 71,5% à fin février 2021, en quasi-stagnation par rapport à la même période de l’année précédente. Quant au secteur tertiaire, il ne voit toujours pas le bout du tunnel. L’impact prolongé de la crise sanitaire au niveau du tourisme a engendré une baisse de 81% des arrivées à fin février (voir pages 6 & 7). Le transport aérien ne s’en sort toujours pas non plus. Le nombre de passagers a baissé de 73,2% à fin février. Même l’activité portuaire a enregistré un recul de 2,3% à fin mars.

Concernant le pouvoir d’achat des ménages, la DEPF entretient l’espoir ! Selon ses experts, celui-ci devrait se rétablir progressivement, à la suite du raffermissement prévu des revenus en relation avec les anticipations favorables de la campagne agricole, ainsi qu’avec la bonne tenue des transferts des MRE (+22,5% à fin février 2021), dans un contexte de maîtrise de l’inflation qui n’a connu qu’une légère hausse de 0,2% à fin février 2021. Sur la relance de l’investissement aussi, l’espoir repose sur les mesures d’accompagnement prises par le Comité de veille économique (CVE) au profit des entreprises et l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. À fin février, les importations de biens ont enregistré une baisse de 6,9%, et les crédits à l’équipement ont reculé de 2,9%. 

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco



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