Rabii Ouachi : «Les problèmes financiers et les dettes se sont accumulés»
Rabii Ouachi
Président de la Fédération nationale des associations de propriétaires et gérants de hammams traditionnels et douches au Maroc.
Quels sont les problèmes et défis à relever aujourd’hui pour une bonne reprise ? Quel état des lieux faites-vous de la situation de votre secteur ?
N’ayant aucune source de revenus depuis le début de l’état d’urgence en mars 2020, les propriétaires de hammams ont atteint un niveau de précarité tel qu’ils n’arrivent même pas à s’approvisionner en bois pour chauffer leurs établissements. Aussi, le manque d’entretien durant cette année de fermeture a rendu insalubres certains hammams de la ville.
Après tant de mois de fermeture, les professionnels du secteur sont-ils prêts et les équipements à niveau pour faire face à la demande ?
Nous étions en discussion permanente avec le ministère de l’Artisanat pour nous permettre de reprendre l’activité, surtout dans les quartiers les plus sensibles. Une commission a également été créée pour mener à bien les négociations entre les membres de la fédération et le ministère de tutelle. L’objectif étant de trouver une solution aux doléances de l’ensemble des propriétaires impactés par les effets de la crise sanitaire.
Plusieurs secteurs professionnels se disent criblés de dettes. C’est la raison pour laquelle ils négocient avec le Groupement professionnel des banques des conditions et termes de report de crédits. Qu’en est-il de votre secteur ?
Après un an de fermeture, les problèmes financiers et les dettes se sont bien évidemment accumulés, empêchant les propriétaires d’honorer leurs engagements, que ce soit auprès des banques, de la Direction générale des impôts ou encore de la Lydec. D’ailleurs, certains hammams ont déjà reçu la visite des huissiers de justice alors qu’ils étaient dans l’incapacité de payer leurs impôts. D’autres, n’ayant pas pu régler leurs factures, ont vu leur raccordement en eau et électricité débranché.
Modeste Kouamé / Les Inspirations Éco