Conseil décisionnel de la FIFA : quels avantages pour le Maroc ?
Les retombées de l’élection du président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaâ, sur le football national sont suivies de près par les milieux sportifs. Ce nouveau statut auquel accède le royaume ouvre nombre de perspectives. Décryptage.
Être membre dirigeant de la plus haute instance mondiale chargée de la gestion des affaires du ballon rond est une première dans l’histoire du football national. En effet, au-delà de la symbolique de l’élection du président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaâ, au Conseil exécutif de la FIFA, les milieux sportifs cherchent actuellement à repositionner le Maroc sur l’échiquier du football mondial. Ce n’est pas tout car, désormais, la voix du royaume au sein de cette instance devrait exprimer les intérêts de l’ensemble du continent africain. Cette élection traduit essentiellement la double vocation nationale et continentale de ce mandat, qui permettra au Maroc de contribuer à la croissance prévisionnelle du football africain. Il faut aussi dire que le plan d’action du Maroc durant ce mandat se focalise sur la convergence des stratégies des principales nations du football sur le continent, dans l’optique de constituer un noyau dur qui servira de modèle aux autres fédérations africaines. L’apport du Maroc consiste, ainsi, à mettre en valeur le potentiel non encore exploité du continent et surtout à initier une nouvelle stratégie collective avec ces fédérations.
Une participation historique le 19 mars
La tenue du prochain conseil de la FIFA, le 19 mars prochain, sera un moment fort pour le football national, avec une première participation aux travaux de l’instance décisionnelle de la fédération. Dans une lettre, le président Gianni Infantino indique avoir «hâte de travailler aux côtés de Fouzi Lekjaâ lors du prochain conseil de la FIFA qui se tiendra par visio-conférence le vendredi 19 mars 2021». «Je n’ai aucun doute que votre expérience et votre connaissance en matière de gestion du football et du sport, outre votre passion, l’engouement autour de vous et votre personnalité vous aideront à relever les défis futurs au service du football mondial», a indiqué le N°1 de la fédération internationale, avant de conclure qu’il reste «persuadé qu’après cette élection», le nouveau membre du Conseil devra «contribuer à la gestion du football mondial pour poursuivre son développement». Il faut dire que le représentant du Maroc demeure en même temps le porte-parole du football africain, puisqu’il est deuxième vice-président de la Confédération africaine de football (CAF), président de la Commission d’organisation inter-clubs, en plus de siéger à la Commission de gouvernance de la FIFA. Pour la Fédération royale marocaine de football, «l’élection de Lekjaâ est la première du Maroc à cette instance sportive mondiale». Le mandat de quatre ans du représentant du Maroc devra aussi lui permettre de s’impliquer dans la gestion des dossiers urgents du football, notamment la reprise en temps de pandémie mondiale, qui a confronté les associations sportives à la crise la plus importante de leur histoire. Outre le volet du financement, le Maroc devra défendre les options permettant d’améliorer les conditions d’exercice au sein de plusieurs fédérations du continent, ainsi que la gestion transparente des affaires sportives.
Un premier programme à gérer
Le premier dossier sur lequel le président de la FRMF devrait se focaliser concerne la lancement du programme de la FIFA relatif à l’intégrité pour intensifier la lutte contre la manipulation de matches. Un communiqué de la fédération internationale note que ce programme devra renforcer la formation et les compétences au sein de 211 associations membres, de sorte «à fournir des connaissances approfondies et des outils modernes de lutte contre la manipulation de matches». Ce programme phare s’articule autour de la mise en place d’une plateforme communautaire pour les garants de l’intégrité. «Il s’agira de la première plateforme en ligne entièrement dédiée aux garants de l’intégrité de toutes les associations membres et des confédérations», précise la FIFA. Pour rappel, le programme mondial d’intégrité s’inscrit dans la Vision 2020-2023 intitulée «Rendre le football véritablement mondial», qui vise à mieux lutter contre la manipulation de matches, notamment par le biais «d’initiatives en matière d’intégrité, de mécanismes de signalement et de programmes de formation spécifiques».
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco