Menace de boycott ? Comme un air de déjà-vu
Comme un air de déjà-vu… Une menace de boycott vient à nouveau planer sur le marché national, suite à l’augmentation des prix des huiles alimentaires. Un risque à la portée exacerbée par l’effet amplificateur que peuvent avoir les réseaux sociaux chaque fois qu’une protestation collective émerge. La situation peut être résumée de la sorte : les consommateurs ont été surpris, il y a quelques jours, de constater une hausse sur les prix des huiles alimentaires atteignant les dix dirhams pour les 5 litres. La réaction ne s’est pas fait attendre puisque, depuis lors, la toile foisonne de commentaires sur cette «flambée», et les défenseurs des consommateurs tapent du pied, demandant même une réactivation de la subvention du secteur. Quid des industriels ? Pour l’heure, la stratégie du silence prévaut. Mais, justement, jusqu’à quand ? Le souvenir de la grogne populaire qui avait entouré quelques marques, il y a un peu plus de deux ans, donnant lieu à un méga-mouvement de boycott, est encore frais dans nos esprits. Pendant un moment, d’ailleurs, ce tumultueux épisode a impacté les comptes financiers des entreprises concernées. Nous nous en souvenons encore : c’est la vulgarisation qui avait, petit à petit, décongestionné la situation. Une leçon de communication de crise pour toutes les entreprises, qui montre à quel point une incompréhension peut très vite virer au drame économique. Le consommateur marocain ne subit plus.
Aujourd’hui, il réagit, s’emporte, et boycotte… à tort ou à raison. C’est pourquoi la réactivité des pôles de communication doit être extrême, vivace. Observer, attendre de voir comment cela va tourner, ignorer… sont tout sauf des stratégies efficaces dans pareilles situations. Cela, d’autant plus que des arguments conjoncturels chiffrés et détaillés sont non seulement disponibles mais aussi vérifiés. À défaut, le vide, laissé par la communication, se trouve comblé par la désinformation. L’un des opérateurs du secteur l’a bien compris et a réagi, mais les autres ?
Meriem Allam / Les Inspirations Éco