Investissements : BAD & BEI, main dans la main pour l’Afrique
La Banque africaine de développement et la Banque européenne d’investissement ont signé, mercredi 20 janvier, un plan d’action commun pour dynamiser les investissements publics et privés en Afrique. En plus de la santé, Covid-19 oblige, quatre autres domaines sont visés.
La Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne d’investissement (BEI) remettent ça ! Les deux institutions bancaires multilatérales africaine et européenne viennent de signer leur énième plan d’action commun pour dynamiser les investissements publics et privés en Afrique. L’événement a eu lieu mercredi dernier. Et cette fois-ci, la Covid-19, qui a engendré une hausse de la pauvreté sur le continent africain menaçant les marchés et les moyens de subsistance, est au centre des préoccupations. C’est pourquoi les deux organismes ont décidé de focaliser leur plan d’action commun sur le financement de projets bancables dans la santé, l’éducation et la formation, ainsi que dans quatre autres domaines complémentaires dans lesquels chaque partenaire pourra mettre à profit ses avantages comparatifs. Il s’agit notamment de la lutte contre les effets du changement climatique et la viabilité environnementale, d’investissements novateurs de grande ampleur dans des infrastructures de qualité, des infrastructures et des services pour les technologies de l’information et de la communication, et d’inclusion financière prenant en compte l’égalité des sexes et visant à l’autonomisation des filles et des femmes.
Un plan d’action axé sur le «High 5» de la BAD
Le plan d’action repose sur les cinq domaines prioritaires de développement «High 5» de la BAD, ainsi que sur les domaines prioritaires de la BEI pour l’Afrique. À la suite de la pandémie de Covid-19, les deux institutions ont réservé leur aide financière à des mesures d’intervention rapides pour répondre aux besoins budgétaires et sanitaires des pays du continent. À noter aussi que ce plan d’action conjoint a été défini à la suite d’une réunion de la délégation de la BEI avec la BAD, en février dernier. À cette occasion, Bajabulile Swazi Tshabalala, vice-présidente principale par intérim de la BAD a déclaré qu’«il est essentiel qu’un plus grand nombre de banques de développement multinationales et d’autres institutions de financement du développement s’engagent dans une collaboration plus étroite et plus forte, comme le montre ce plan d’action entre la Banque africaine de développement et la Banque européenne d’investissement, afin que nos pays membres régionaux soient soutenus de manière plus efficace durant cette période difficile. Une croissance économique durable et la sécurité dans les régions confrontées à des problèmes spécifiques, comme le Sahel et la Corne de l’Afrique, sont notre priorité absolue».
Un portefeuille commun de 3,5 milliards d’euros
C’était aussi l’occasion pour l’autre signataire du partenariat, en l’occurrence Thomas Östros, vice-président de la BEI, de déclarer que «les partenariats sont indispensables pour les activités et l’impact de la BEI, et ce partenariat avec la BAD est d’une importance cruciale pour l’Afrique. Le plan d’action signé ce jour avec la BAD témoigne du ferme engagement de la BEI, la Banque de l’Union européenne, à générer des investissements qui apporteront de véritables changements en Afrique. Renforcer notre collaboration avec la BAD, la banque multilatérale de développement de l’Afrique, est une priorité stratégique pour la BEI et l’Europe. Ensemble, la BEI et la BAD renforceront la coopération et la collaboration avec les partenaires africains pour faire en sorte que l’Afrique puisse s’extraire des problèmes sanitaires, sociaux et économiques créés par la pandémie de Covid-19 et s’acheminer vers un 21e siècle encore plus radieux». Au cours des cinq dernières années, le portefeuille commun des deux institutions a atteint 3,4 milliards d’euros et a généré 10,2 milliards d’euros d’investissements sur vingt-six projets à travers le continent. Projets parmi lesquels ont figuré l’énergie propre, l’eau, les transports ou relevant du secteur privé, notamment au Maroc (Nord), au Sénégal (Ouest), au Kenya (Est), en Zambie (Sud), ainsi qu’ailleurs en Afrique. Dans la région du Sahel, la BAD et la BEI financent des initiatives de lutte contre le changement climatique et de production d’énergie, comme «Desert to Power» et la «Grande muraille verte». Leur soutien à la biodiversité au Sahel, notamment à travers le financement de la «Grande muraille verte», a été approuvé début janvier, lors du One Planet Summit coprésidé par SAR le prince Charles, prince de Galles, et le président français Emmanuel Macron.
Aziz Diouf / Les Inspirations Éco