Inondations à Casablanca: à qui la faute ?
Qui faut-il blâmer pour ce qui s’est passé à Casablanca suite aux fortes averses qui se sont abattues sur la ville, mardi dernier ? Est-ce la faute des responsables qui n’ont pas pris les précautions nécessaires sachant qu’une alerte météo avait été émise ? Doit-on plutôt en vouloir au ciel de s’être montré un peu trop généreux, alors que toute l’attention est actuellement portée sur la pandémie de la Covid-19 jusqu’à en faire oublier toute autre priorité ? En tout cas, la situation dénote un amateurisme généralisé laissant les citoyens dans une grande confusion.
Le fait que plusieurs points de la ville se trouvent engorgés d’eau traduit à lui seul le niveau de qualité des infrastructures de base, incapables d’assurer comme il se doit l’évacuation des précipitations. Le fait aussi que, sous la pluie battante, nombre de citoyens aient été ballottés dans les transports publics, peinant à rentrer chez eux, démontre que la notion de situation extrême est inexistante dans ce segment. Ceci, sans compter l’anarchie totale qui a régné en matière de circulation routière, dans les différentes artères de la ville, et le mercenariat pratiqué par de nombreux taximen à l’encontre des pauvres citoyens désarmés sous la pluie. Sous d’autres cieux, en France par exemple, les élus locaux peuvent se voir poursuivis en justice pour imprudence ou négligence, lorsqu’ils n’ont pas pris les mesures permettant d’éviter la survenance des dommages subis par les citoyens. Le Code pénal français fait ici jouer le lien de causalité indirecte pour renforcer le volet de la gouvernance.
Que dire alors, chez nous, des Casablancais qui se sont retrouvés pris, eux, leurs habitations ou encore leurs véhicules, dans les crues ? C’est à croire que jamais Casablanca n’avait connu d’aussi fortes averses et que nous sommes là devant des circonstances inédites. Il est temps que cesse l’approximation dans la gestion et que soient privilégiées l’anticipation dans l’action et la sécurité des citoyens ! Il est grand temps, aussi, que des sanctions pleuvent lorsque les responsabilités ne sont pas sérieusement assumées !
Meriem Allam / Les Inspirations Éco