Bassin Oum Er Rbia. Une baisse considérable des ressources en 2020
Le budget de l’Agence du Bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia (ABHOER) de 2020 a enregistré une diminution de 44 MDH par rapport à 2019. Les saisons 2018-2019 et 2019-2020 ont connu une baisse considérable des apports en eau par rapport à la moyenne annuelle, soit un déficit global de 39%. Au 28 décembre, le taux de remplissage du barrage de Bin El Ouidane ne dépassait pas 19,6%, celui de Hassan Ier était de 18,3%, tandis que celui du barrage Ahmed Al Hansali s’établissait à 15,3%.
L’Agence du Bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia (ABHOER) tient aujourd’hui par visioconférence son conseil d’administration au titre de 2019. Une occasion, selon les responsables de l’agence, de passer en revue les actions entreprises par l’ABHOER l’année dernière et de présenter le budget 2020. À ce dernier, l’agence a contribué à hauteur de 81,31 MDH, dont 46,92 MDH consacrés à l’investissement (57%) et 35,59 MDH (43%) au fonctionnement. Notons que ce budget a enregistré une diminution de 44 MDH par rapport à l’année dernière.
D’un montant de 125 MDH, le budget 2019 a consacré 84 MDH (68%) à l’investissement et 40,5 MDH (32%) au fonctionnement. Pour 2018, le budget s’est élevé 111 MDH, dont 76 MDH (70%) réservés à l’investissement et 35 MDH (30%) au financement. Cette année, l’agence a poursuivi ses efforts de consolidation des acquis réalisés en matière de développement du secteur de l’eau au niveau de l’Oum Er Rbia, conformément aux orientations de la Stratégie nationale de l’eau.
Une baisse importante des réserves en eau selon les données de la situation journalière des grands barrages du bassin au 28 décembre, le taux de remplissage du barrage de Bin El Ouidane ne dépasse pas 19,6% avec des réserves de 238,2 Mm3, celui de Hassan Ier est de 18,3% avec des réserves de 43,1 Mm3, alors que le taux de remplissage du barrage Ahmed Al Hansali s’établit à 15,3%, avec des réserves de 102,4 Mm3. Une situation pour le moins préoccupante, notamment avec le retard des précipitations et l’augmentation constante de la demande en eau, qu’elle soit destinée à l’irrigation de plus de 200.000 hectares de terres arables dans la région ou à l’industrie et à l’approvisionnement en eau potable de plusieurs zones urbaines.
La situation hydrologique pour les saisons 2018-2019 et 2019-2020 révèle une baisse considérable des apports par rapport à la moyenne annuelle et à la saison 2017-2018. En raison de cette baisse des apports au niveau du bassin, le taux total de stockage des retenues de barrages au titre de l’année 2018-2019 a lui aussi enregistré une baisse importante. En effet, le volume global stocké est de 1912 Mm3, ce qui correspond à un déficit global de 39% en comparaison avec la moyenne annuelle et de 31% en comparaison avec la situation hydrologique au titre de l’année 2017-2018.
Une nouvelle gestion des ressources en eaux pour faire face à la pénurie de ressources hydriques, l’agence a opté pour la réglementation des quotas et la gestion rationnelle des eaux de la région, permettant de répondre aux besoins d’approvisionnement en eau potable à 100% sans interruption ni déficit pendant une durée de deux ans. De ce fait, les quotas minimaux des eaux destinées à l’irrigation ont été déterminés en début de saison. Une révision s’imposera, selon l’agence, en fonction de l’évolution de la situation hydrique, ou en cas de déficit sévère, à l’instar de la décision de consacrer ces quotas à la préservation des arbres.
Par ailleurs, un comité de suivi a été mis en place, fédérant toutes les parties concernées par la situation hydraulique de la région, qui se réunit chaque mois pour établir un diagnostic de la situation et prendre les mesures nécessaires. Les travaux de renforcement du programme d’exploration des ressources en eau souterraine dans le monde rural, en particulier dans les régions montagneuses, sont en cours. Un programme auquel l’agence a alloué 4 MDH au niveau de la région.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco