La décharge contrôlée de Meknès s’équipe d’une technologie inédite
La décharge contrôlée de Meknès s’équipe d’une technologie unique en son genre au Maroc pour lutter contre les mauvaises odeurs de lixiviat. Il s’agit du procédé Evalix™, breveté SITA, filiale de «Suez Environnement», société délégataire chargée de la décharge contrôlée de la capitale ismaïlienne. Ce procédé permettra également le filtrage de l’eau pour l’arrosage des espaces verts de la ville.
Suez Environnement, société délégataire chargée de la décharge contrôlée de Meknès, vient de s’équiper du procédé Evalix™. Ce nouveau processus consiste en un traitement biologique du lixiviat par les bactéries, ce qui va permettre de résoudre les problèmes liés aux mauvaises odeurs de la décharge contrôlée de la ville. Après leur installation à Meknès, les opérateurs de Suez ont découvert des déchets organiques, difficiles à prendre en charge, présentant un taux d’humidité de près de 75%, contre 30% à 35% en France. Cette densité de l’humidité est notamment liée à l’alimentation locale, qui utilise beaucoup de produits frais, ce qui entraîne des productions importantes de lixiviat.
En effet, chaque tonne de déchets produit près de 200 litres d’un liquide polluant et nauséabond qui se déversait jusqu’à récemment dans la terre et polluait les deux oueds alimentant la vallée. Le procédé Evalix™ est breveté SITA, filiale de «Suez Environnement». Ce nouvel équipement sera relié à plus de 30 puits pour collecter les émissions de gaz qui seront brûlées par la suite. Cela permettra de neutraliser les mauvaises odeurs engendrées par le réservoir de lixiviat via une canalisation qui injectera de l’air à l’intérieur du réservoir, afin de neutraliser les émissions responsables de ces odeurs.
Le réseau de collecte et de drainage du lixiviat est créé pour répondre à cette problématique majeure, faisant appel à des techniques de pointe adaptées au contexte local, notamment l’innovation Evalix™ qui est mise en place sur le site pour permettre de sécher les effluents concentrés en utilisant la chaleur issue de la combustion du biogaz produit par les déchets. Ce biogaz peut aussi être transformé en chaleur ou en électricité. La capacité de la station de traitement de la décharge de Meknès assure quotidiennement l’élimination de plus de 160.000 litres de lixiviat. Les responsables de la commune de Meknès et Suez Atlas assurent que tout est actuellement mis en œuvre pour que les mauvaises odeurs disparaissent. «Le procédé Evalix™ va également permettre le filtrage de l’eau pour l’arrosage des espaces verts de la ville», expliquent les membres de la commune de Meknès.
Un contrat de gestion pour 960 MDH
Il faut rappeler qu’en janvier 2014, Suez Environnement a conclu un contrat de gestion déléguée de vingt ans pour un montant de 960 MDH et des investissements de l’ordre de 200 MDH. Durant cette même période, Suez Environnement a pour mission de prendre en charge l’ensemble des déchets (ordures ménagères, déchets verts, déchets de nettoiement, déchets industriels banals, déchets ménagers et assimilés) de la commune de Meknès et des 12 communes avoisinantes. Il est à noter que la réhabilitation de la décharge actuelle a nécessité une enveloppe de 47,9 MDH, financée par le ministère de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement et la commune de Meknès. Pour ce qui est des travaux d’aménagement et d’équipement du Centre d’élimination et de valorisation (CEV), Suez a dédié une enveloppe de plus de 199,5 MDH tout au long de ces vingt ans, dont environ 90 MDH ont été investis entre 2014 et 2016. La commune de Meknès verse 125 DH/tonne de déchets admise sur le site. Le tonnage annuel moyen de la décharge de Meknès est de 200.000 tonnes de déchets, soit 25 MDH (HT) par an. q
Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco