Maroc

Efficacité énergétique : une nouvelle gouvernance prometteuse

Depuis l’année dernière, l’Exécutif a progressivement mis en place cinq commissions sectorielles pour opérationnaliser les projets d’efficacité énergétique. Un observatoire de l’efficacité est également en gestation, pour disposer d’une base de données d’indicateurs d’efficacité énergétique. Les détails.

Le ministère de l’Énergie, des mines et de l’environnement a commencé à développer une bonne recette pour la gouvernance de l’efficacité énergétique. En effet, même si la stratégie nationale de l’efficacité énergétique n’est pas encore clairement définie et entrée en application, Aziz Rabbah et son équipe ont quand même décidé de foncer vers l’opérationnalisation de ce pilier de la stratégie énergétique nationale qui vise à réduire la facture énergétique du pays de 30% à l’horizon 2030. C’est dans ce cadre qu’ils ont commencé, depuis l’année dernière, à mettre progressivement en place des commissions sectorielles d’efficacité énergétique, notamment dans les cinq secteurs identifiés comme étant les plus énergivores au Maroc.

Cibles : les cinq secteurs les plus énergivores
Il s’agit, par ordre de grandeur de consommation énergétique, du transport qui représente 27% de la consommation nationale, du bâtiment qui pèse pour 25% dans la consommation nationale du pays, de l’industrie qui représente 21% de la consommation énergétique nationale, de l’éclairage public (14%) et de l’agriculture (13%). Tous ces secteurs ont désormais leur commission d’efficacité énergétique, dont chacune regroupe toutes les parties prenantes concernées. Dans l’industrie par exemple, qui a été la première à être constituée, la commission se compose de représentants des ministères de l’Énergie, des mines et de l’environnement ; de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique; de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts; de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration ; d’institutions publiques ; de la Fédération de l’industrie et de l’AMISOLE (Association marocaine de l’industrie solaire et éolienne). Ces équipes sont réparties en groupes de travail chargés de proposer des plans d’action concrets, portant sur des mesures et activités opérationnelles qui tiennent compte des spécificités de chaque secteur, en vue de relever les défis et saisir les opportunités qu’offre le développement de l’efficacité énergétique, est-il expliqué.

Trois groupes de travail dans chaque commission
Dans chaque commission, trois groupes de travail sont précisément constitués. Le premier groupe de travail est notamment chargé de recenser les fonds nationaux et internationaux existants pour promouvoir l’efficacité énergétique dans son secteur, et explorer de nouvelles opportunités de financement offertes à l’échelle internationale. Le deuxième groupe de travail a pour mission d’accélérer l’achèvement des textes réglementaires relatifs à l’efficacité énergétique, toujours dans son secteur. Alors que le troisième groupe de travail a pour tâche de proposer des mécanismes appropriés pour renforcer le contrôle et développer les normes en vue de garantir la qualité requise des appareils et équipements mis sur le marché national, dans son secteur également. À signaler que l’efficacité énergétique ne souffre pas trop d’absence de financements (Voir page 19). Des fonds locaux et internationaux de financement existent. Il serait bien de les regrouper pour offrir une meilleure visibilité aux opérateurs, tous secteurs confondus, qui trouvent un grand intérêt à engager un programme d’efficacité énergétique. L’AMEE (Agence marocaine de l’efficacité énergétique) a déjà fait un pas dans ce sens, en organisant en juin 2019 un événement où tous les fonds d’efficacité énergétique déployés dans le royaume ont été présentés. À signaler qu’en plus de ces commissions sectorielles, le ministère est en train de travailler à la mise en place d’un observatoire dédié à l’efficacité énergétique.

Un observatoire pour mieux définir les plans
Cet outil est bien entendu destiné à venir en appui au ministère et aux commissions sectorielles. À travers le développement d’une base de données d’indicateurs, l’observatoire facilitera l’identification des gisements d’efficacité énergétique pour l’élaboration de plans plus pertinents. Les indicateurs de l’observatoire proviendront notamment du suivi de l’évolution des performances énergétiques du point de vue macro-économique, par secteurs, par branches ou encore par groupes cibles. Ils permettront d’évaluer l’impact des politiques et la compréhension des tendances de la demande énergétique. Ce qui permet de proposer le ciblage de nouvelles mesures, pour engager le processus d’une bonne transition énergétique. Ce n’est pas tout, cet outil est également un atout considérable qui peut faciliter les comparaisons nationales et régionales.

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco



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