Maroc-Russie : l’accord de pêche reconduit
D’une durée de quatre années, l’accord de pêche, entre le royaume du Maroc et la Fédération de Russie, est arrivé à expiration, le dernier ayant été signé le 15 mars 2016 à Moscou. Aujourd’hui, les deux parties ont renouvelé cet accord de coopération en matière de pêche maritime pour la même durée. Il est ainsi le 8e du genre, depuis celui de 1992, établissant le cadre juridique permettant à une flotte de 10 navires russes de pêcher des espèces de petits pélagiques dans les eaux marocaines, au-delà de 15 miles nautiques. Il va sans dire que les deux parties avaient tenu plusieurs rounds de discussion en ligne en raison des restrictions dictées par la pandémie Covid-19, avant de convenir d’une vision commune ayant abouti à la signature de cet accord. Selon un communiqué du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, l’activité des navires russes dans les eaux marocaines offrent des possibilités de travail pour les marins pêcheurs marocains à raison de 16 marins par navire en permanence, soit au total 160 marins.
La fixation de quota lors du démarrage de l’activité
Au même titre que l’ancien accord, le nouvel accord prévoit également une coopération scientifique et technique pour le suivi de l’écosystème pélagique dans les eaux marocaines entre l’Institut national de recherche halieutique et son homologue russe. De même, il permet à des étudiants marocains de bénéficier de bourses de formation dans les établissements russes spécialisés dans la pêche maritime. À noter que ces navires sont soumis aussi à un régime de contrôle et de suivi qui comprend, outre la visite technique dans des ports marocains, un suivi continu de chaque navire par satellite, ainsi que l’embarquement en permanence d’un observateur scientifique marocain. Le ministère fait savoir que la commission mixte, qui se réunira avant le début des activités de pêche, fixera le quota à accorder aux navires russes au titre de la première année de l’accord, conformément aux dispositions du plan d’aménagement de la pêcherie des petits pélagiques du stock C. Elle fixera également toutes les dispositions techniques et les arrangements financiers pour la mise en œuvre de l’accord.
Une contrepartie financière
Pour rappel, le quota global, exploité lors de l’ancien accord, était fixé à 129.500 tonnes de petits pélagiques. Cela s’ajoute à une contrepartie financière annuelle globale provenant de cet ancien accord, qui est évaluée à environ 22 millions dollars US, en plus des 8 millions de dollars US, composés des frais des campagnes de recherches scientifiques annuelles, des frais portuaires payés à l’ANP et du coût de l’emploi des marins marocains embarqués à bord des navires russes. Cet accord prévoit aussi une contrepartie financière composée d’une compensation financière annuelle représentant le droit d’accès à la ressource, la redevance annuelle, ainsi que les droits réglementaires des licences de pêche. Par ailleurs, les deux parties, marocaine et russe, avaient exprimé, lors des différents rounds, leur volonté de reconduire la coopération halieutique entre les deux pays, en tenant compte de l’état des ressources halieutiques et de leur attachement à la préservation de cette ressource.
Yassine Saber / Les Inspirations Éco