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IPO : Aradei Capital va-t-elle sauter le pas ?

Aradei Capital va-t-elle sauter le pas de la Bourse ? En tout cas, ce point était inscrit à l’ordre du jour de l’assemblée générale extraordinaire de l’entreprise, programmée en début de semaine. Sauf changement de dernière minute, Aradei Capital devrait être la première entrée sur le marché boursier depuis l’avènement de la Covid-19. Il s’agit d’une démarche réfléchie et découlant d’une stratégie entamée il y a quelques années déjà, si l’on en croit Nawfal Bendefa, président-directeur général de REIM Partner, société de gestion indépendante d’Aradei Capital. Selon lui, «la proposition de cotation en Bourse d’Aradei Capital, notre principal véhicule, s’inscrit dans la mise en œuvre d’une vision de la foncière fixée en 2014 par ses actionnaires fondateurs et non d’une décision opportuniste». Bendefa rappelle par ailleurs que la foncière s’est adressée au marché des capitaux auparavant pour des produits d’endettement, afin de financer sa croissance. C’est dans ce sens que la cotation devient «un point d’étape clé qui s’inscrit dans ce même objectif d’accompagner la croissance». Alors que les indiscrétions vont bon train sur la concrétisation ou non de ce projet, depuis le début de semaine, Mohamed Belkasseh, consultant financier chez Arithmetica Advisory, estime qu’il est «prématuré» de discuter de l’éventuelle IPO de la société Aradei Capital en l’absence d’une note d’information formelle sur son introduction en Bourse. C’est cette note, explique-t-il, qui «permettra, entre autres, de se prononcer sur la valorisation retenue de l’entité étant donné ce qu’elle représente en tant que réalité économique d’une part et, le coût pour l’investisseur de se procurer les actions de ladite société en fonction du bénéfice net escompté d’autre part». Selon Belkasseh, cela rendrait possible une première comparaison d’Aradei Capital avec les deux autres valeurs de placement immobilier déjà cotées à la place casablancaise, à savoir Balima et Immorente Invest. Le consultant considère également qu’il est «intéressant» d’analyser le choix de ce timing. «Il est clair que notre marché financier peine encore à retrouver sa dynamique. En conséquence, une introduction en Bourse dans les conditions de crise actuelles serait étonnante comme décision, surtout en l’absence d’un vrai potentiel acheteurs. De plus, notre marché accuse un manque de liquidité, ce qui handicape le pari sur la volatilité de ses valeurs», a-t-il alerté, avant de rappeler que le contexte pandémique a été marqué par la baisse des taux directeurs de Bank Al-Maghrib (BAM), rendant ainsi moins attrayant, à un degré près, le marché obligataire. Toujours selon la même source, «un bon du Trésor de vingt ans rapporterait actuellement dans les 3% au mieux et environ deux fois moins en maturité courte». Il indique que, «devant un rendement bas, l’épargnant, et surtout les institutionnels, auraient plus de penchant pour la prise de risque vers des rendements plus importants. C’est à ce moment que le marché des actions pourrait être ravivé».

De même, les valeurs de placement immobilier sont considérées comme des valeurs sûres et à rendement régulier, ce qui ferait d’Aradei Capital, selon Mohamed Belkasseh, une valeur refuge supplémentaire dans le contexte actuel marqué par une crise profonde économique et de confiance. Enfin, l’expert laisse entendre qu’abstraction faite des cotations ayant accompagné le processus de privatisation au Maroc, peu d’entreprises issues de l’initiative privée se sont introduites en Bourse. Il estime qu’une IPO, comme celle évoquée concernant Aradei Capital, devrait être vivement encouragée. Interrogée sur l’apport d’une telle opération pour le marché boursier, Soumaya Tazi, PDG d’Immorente, confie qu’il s’agit là d’«une bonne nouvelle pour le secteur». «Plus il y aura de sociétés comme la nôtre qui s’introduisent en Bourse, plus il y aura de l’intérêt pour notre activité. Cela créera de l’émulation autour des foncières. Nous encourageons vivement Aradei et toute autre société à franchir le pas. Cela leur permettra d’accéder à du financement et à tout type d’investisseurs». Et de conclure : «Cela permettra aussi de dynamiser le marché en y apportant plus de liquidités. Finalement, cela ne va être que bénéfique pour tout le monde, mais surtout pour notre métier. Aradei, par sa taille et son parcours, n’aura aucun problème à attirer les investisseurs.»

Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco



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