Maroc

Elections américaines : pour l’intérêt du Maroc, Trump ou Biden ?

Dans quelques heures, l’Amérique aura un nouveau président, à défaut de réélire l’actuel locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump. Un scrutin qui suscite beaucoup d’intérêt tant à l’intérieur des USA qu’à l’échelle internationale.

Alors que les Américains s’apprêtent à élire un nouveau président ou réélire l’actuel locataire de la Maison-Blanche, ce mardi 03 novembre, une question légitime se pose. Qui du candidat républicain Donald Trump ou du démocrate Joe Biden serait le président en mesure de défendre au mieux les intérêts du Maroc ? «La question ne se pose pas», rétorque l’économiste Khalid Ben Ali, pour qui, contrairement à la Chine ou la Russie, le Royaume du Maroc n’est pas en concurrence directe avec les États-Unis sur les grands sujets internationaux, tels que la question de la monnaie ou de l’armement par exemple. Autrement dit, les enjeux des élections présidentielles américaines ne sont pas assez importants pour le Maroc pour que ce dernier ait intérêt à favoriser un candidat au détriment d’un autre. «Quel que soit le président qui sera élu, le Maroc et les USA auront toujours de bonnes relations», souligne le spécialiste. Mieux, poursuit notre interlocuteur, le Maroc n’a jamais été dans une position attentiste. «Nous avons fait d’énormes progrès en matière de lutte contre le terrorisme, de blanchiment d’argent et de défense des droits de l’Homme», des thèmes chers à la diplomatie américaine, explique-t-il. Avec un tel pedigree, doublé de stabilité politique et de bien d’autres atouts économiques, quel que soit le président qui occupera le Bureau ovale, «il sera facile pour le Maroc de tirer profit de ses relations avec l’Amérique», précise l’économiste.

Une relation bilatérale plus forte que jamais
Le Maroc, qui jouit d’une excellente relation bilatérale avec les USA depuis plus de 200 ans, ferait partie de ces rares pays africains amis avec les Yankees, malgré ce que d’aucuns qualifient de repli sur soi du pays de l’Oncle Sam au cours de quatre dernières années. «Sous le sage leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc demeure un partenaire crucial pour les États-Unis sur un large éventail de questions sécuritaires», a d’ailleurs rappelé le Secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, lors de la cérémonie de signature, début octobre au siège du ministère des Affaires étrangères, de la feuille de route décennale (2020-2030) de coopération en matière de défense. Le haut responsable américain s’est dit convaincu que «nos deux nations œuvrent, plus étroitement que jamais, pour faire face aux défis d’un environnement sécuritaire de plus en plus complexe : de la lutte anti-terroriste aux autres menaces transnationales en passant par la sécurité régionale et les défis stratégiques globaux». Dans un article, paru récemment dans le Washington Times, l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, David Fischer, a salué les investissements américains qui continuent de prospérer au Maroc en faveur d’une relation bilatérale plus forte que jamais, notamment à travers l’USAID et la Millenium Challenge Corporation (MCC), lesquels ont un rôle déterminant dans le développement du pays africain. De plus, poursuit-il, le Maroc est le plus grand bénéficiaire des fonds MCC à ce jour. Et d’ajouter : «Le MCC et le gouvernement marocain s’associent actuellement pour mettre en œuvre un pacte de 450 millions de dollars pour faire face à deux contraintes majeures à la croissance économique au Maroc – l’employabilité et la productivité des terres – qui sont également des préoccupations et des priorités essentielles des citoyens marocains». En plus de cette enveloppe, l’USAID «prévoit d’investir 100 millions de dollars au cours des cinq prochaines années, en étroite collaboration avec le gouvernement du Maroc, pour soutenir la gouvernance locale participative, une croissance économique accrue, de meilleurs résultats en matière d’éducation et la résilience des communautés». On le voit bien, la politique africaine des États-Unis ne se réduit pas à la personne du président élu. À côté de la Maison-Blanche, il y a le Sénat, le Congrès et la Chambre des représentants, très attachés à leurs prérogatives. À cela, s’ajoute l’administration américaine qui garde une certaine indépendance vis-à-vis du président.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco



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