Exposition : Jardin en soi, le textile au pluriel
Jusqu’au 14 novembre, la Loft Art Gallery de Casablanca propose une exposition intimiste sur le retour sur soi, consacrée au textile contemporain. Les artistes invitées ne sont autres que Amina Agueznay, Joana Choumali et Ghizlane Sahli.
De la Côte d’Ivoire au Maroc, il n’y a qu’un fil. C’est ce que l’on pourrait dire de l’exposition de Loft Art Gallery de Casablanca qui se tient jusqu’au 14 novembre. «Jardin en soi» est le regard à la foi doux, interrogateur, rêveur et militant de trois artistes : l’Ivoirienne, Joana Choumali, qui propose des œuvres d’une belle précision, dessinées au tissu, et les Marocaines, Amina Agueznay et Ghizlane Sahli, qui ont opté pour des installations, du volume, de la symétrie pour exprimer leur être intérieur.
«Cette exposition se positionne comme une première dans la valorisation de la création textile contemporaine au Maroc et en Afrique, puisqu’elle sera dédiée de manière inédite et exclusive à ce médium déployé sous une pluralité de formes et offrant de surcroît les possibilités de la monumentalité. Alors que les contraintes sanitaires restent fortes et nous obligent à rester à l’intérieur de nos frontières, la galerie souhaite offrir au monde la possibilité de visiter virtuellement l’exposition», confie la commissaire d’exposition qui confirme que la galerie a dû s’adapter aux règles sanitaires imposées par la pandémie.
Visite sur rendez-vous, absence de vernissage, normes strictes… organiser une exposition par les temps qui courent est non seulement un véritable parcours du combattant, mais aussi un acte militant. «Initiée avant le confinement, l’idée d’une exposition sur l’art textile a largement évolué au fil du temps pour prendre une forme plus intimiste suscitée par les expériences de ces dernières semaines. Intitulé «Le jardin en soi», cette exposition explore la part secrète de tout un chacun, en même temps que notre rapport physique inévitable et quotidien au textile, comme la «couche qui nous sépare du monde extérieur. Crochetée, tissée ou brodée, de soie ou de laine, la matérialité des œuvres de l’exposition invite à explorer notre rapport à l’intime et notre rapport au temps, dans un lien omniprésent avec la nature». Une exposition dans l’air du temps, à mi-chemin entre le jardin intérieur, le jardin d’Éden, le jardin de pierreries de l’Épopée de Gilgamesh, histoire de repenser un monde nouveau, le monde d’après.
Jihane Bougrine / Les Inspirations Éco