Transport et logistique : le secteur n’échappe pas à la crise
La Covid-19 présente un challenge majeur pour le secteur du transport et de la logistique. Face aux nombreux obstacles à surmonter, les acteurs du secteur sont-ils suffisamment armés pour s’adapter et dépasser la crise ?
Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco
Les vertus de la crise liée au coronavirus, s’il y en a, ne sont pas à chercher du côté des transports et de la logistique. Déjà en souffrance avant le déclenchement de la pandémie de la Covid-19, le secteur a été davantage fragilisé par le virus, à l’origine de la paralysie totale de l’activité économique mondiale depuis mars dernier. Les indicateurs sont éloquents à ce sujet. Générant 6% du PIB et 15% des recettes de l’État, avec ses 300.000 emplois et 120.000 petites et micro-entreprises, il n’en demeure pas moins que ce secteur clé pour nos économies est un géant au pied d’argile.
«C’est un secteur très atomisé où 86% des entreprises ne réalisent pas trois millions de dirhams de chiffre d’affaires», confirme Noureddine Dib, directeur des transports terrestres et de la logistique.
Toujours, selon le haut responsable du ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, qui intervenait lors d’un webinaire, organisé récemment par la Chambre de commerce britannique pour le Maroc, l’informel fait aussi partie des anomalies relevées. «C’est un secteur très informel. Au niveau du registre national des transporteurs, par exemple, figurent seulement 200.000 véhicules, alors qu’on sait que dans le fichier national des immatriculations il y a 900.000 véhicules utilitaires», a-t-il ajouté, regrettant que «le reste des opérateurs opère dans l’angle mort de la réglementation nationale en vigueur.»
«Il nous arrivait d’avoir des avions remplis à seulement 10%»
Noureddine Dib en conclut qu’un tel secteur ne saurait faire face à une crise comme celle que nous vivons présentement. Si, globalement, les entreprises spécialisées dans le domaine des transports et de la logistique ont été touchées de plein fouet, dans le détail, c’est la niche transport urbain et interurbain de personnes qui a connu le choc le plus grave. En cause, les mesures de restrictions relatives aux déplacements dans et entre les villes du royaume. Concernant le transport de personnels, la demande a également fortement baissé. Beaucoup d’entreprises de cette niche ont, en effet, souffert des décisions administratives ordonnant la fermeture de plusieurs lieux de travail. Quant au transport de marchandises, il a été plus ou moins épargné par les affres de la crise grâce, notamment, aux mesures exceptionnelles accordées aux sociétés du secteur et aux chauffeurs routiers. Néanmoins, nuance Dib, la demande à ce niveau a connu des baisses imputables aux perturbations relevées dans les chaînes d’approvisionnement………………………………………………….
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