Éco-Business

Digitalisation : comment les entreprises doivent s’adapter ?

La transformation digitale est devenue, plus que jamais, un facteur indispensable au développement des entreprises. Toutefois, des ajustements demeurent nécessaires pour assurer la compétitivité des opérateurs économiques dans un environnement en perpétuel changement.

Cela fait plusieurs années que le monde connaît une évolution numérique qui concerne les entreprises comme les individus. La crise sanitaire mondiale a confirmé cette tendance, en particulier le besoin de digitalisation de l’entreprise. Le numérique est omniprésent, tant dans les process internes de l’entreprise que dans l’environnement de travail des collaborateurs ou encore dans l’environnement économique externe. C’est toute l’organisation qu’il faudrait repenser en conciliant agilité et sécurité au service de la compétitivité et de la rentabilité de l’entreprise. Le digital s’impose de plus en plus et offre aux entreprises de créer de nouveaux produits et services ou de raccourcir les délais de commercialisation. Il permet aussi de réinventer les interactions de l’entreprise avec ses clients et de renforcer sa présence dans son environnement local, national et international. La transformation digitale devient donc un enjeu majeur pour l’entreprise. Dans cette perspective, l’institut CDG a organisé mardi dernier un webinaire intitulé «L’entreprise de demain sera digitale». L’objectif de ce webinaire était de bien comprendre les caractéristiques de la révolution digitale et d’apprécier les opportunités et les défis que cette dernière offre aux entreprises. La question essentielle du processus de transformation digitale a été abordée. Un panel d’experts de haut niveau a ainsi traité de cette problématique : Salwa Karkari-Belkeziz, présidente de GFI Maroc, Hicham Iraqi Houssaini directeur Afrique francophone de Microsoft, Salah Baina, facilitateur de transformation, enseignant-chercheur, Mehdi Kettani CEO de DXC, et Aalya Ghouli directrice du pôle stratégie innovation digitale chez BMCI.

Un virage incontournable
Les intervenants ont commencé par définir la transformation digitale. «Celle-ci se construit sur trois piliers, technologique, de la collecte de la data et de l’innovation. La transformation digitale réside donc dans la capacité de l’entreprise à innover en se basant sur la technologie et la data. Ceci à tous les niveaux, humain, process, organisation…», explique Salah Baina. Salwa Karkari-Belkeziz renchérit et assure que «l’entreprise doit être en transformation continue. Elle doit toujours être à la recherche de compétitivité, en utilisant justement les moyens technologiques et data». Cela dit, il ne faut pas confondre transformation digitale avec automatisation, car une grande majorité des entreprises tombent dans le piège et ne réussissent pas cette transformation. Dans cette perspective, Hicham Iraqi Houssaini précise qu’«il faut se baser sur trois niveaux, le digitazing (transformation des process, automatisation), le second niveau concerne la digitalisation, où on revoit les process métier pour générer de nouvelles sources de revenus. Le troisième niveau concerne la transformation digitale, où l’entreprise va assurer sa transformation tout en se basant sur le capital humain».

Meilleure compétitivité
Les nouvelles technologies rendent-elles les entreprises plus compétitives ? Oui, dans la mesure où la crise sanitaire a démontré que l’utilisation des nouvelles technologies s’impose comme étant un facteur important pour l’amélioration de la compétitivité de l’entreprise. Les entreprises ont pu assurer la continuité de leur activité grâce à la technologie, allant des plateformes collaboratives à celles de l’e-commerce. La crise sanitaire a également démontré les lacunes des PME-PMI. Ces dernières ont eu du mal à assurer leur activité, puisqu’elles ne disposaient pas de stratégie claire en termes de présence digitale. Salwa Karkari-Belkeziz a ainsi relevé «que la crise a également démontré qu’il y a un retard dans le déploiement de la stratégie Maroc Digital. Toutefois il y a une prise de conscience qui s’établit. Dans ce sens, les TPE et PME sont les plus concernées par l’urgence de l’opérationnalisation de cette stratégie. L’État et les opérateurs sectoriels sont amenés à mieux collaborer afin d’assurer la réussite de cette transformation. Nous n’avons pas le choix, il faut garantir la compétitivité de l’entreprise et assurer l’emploi».

Agilité du capital humain
Le facteur humain a également été traité par les intervenants. Il représente un maillon important dans la transformation digitale des entreprises. Aalya Ghouli a déclaré à ce sujet que la crise sanitaire «a imposé aux entreprises de faire le grand saut du télétravail. L’agilité organisationnelle au sein de l’entreprise est obligatoire. Aujourd’hui il n’y a pas d’organisation ou de métiers à la mode, il faut penser long terme. Autrement on ratera ce virage de l’accélération digitale». Justement les habitudes changent, «le nouveau mode de travail dicté par la crise sanitaire étant hybride (télétravail et travail présentiel), il va faire que le corps de l’entreprise change. L’employé aura une relation différente avec l’entreprise du futur. Elle évoluera ne serait-ce que dans sa relation avec ses employés. En fait ces derniers ne seront plus attachés à un lieu mais à un login !», affirme pour sa part Mehdi Kettani. Le capital humain a démontré une importante adaptation aux situations inédites que l’entreprise vit dans cette période. Salah Baina explique que «nous assistons à une transformation des usages. Le collaborateur n’est pas obligé de savoir coder une intelligence artificielle, mais plutôt comment l’intégrer dans son métier. Justement «Utiliser», devient la «nouvelle compétence qu’on doit inculquer». La réglementation devra suivre et accompagner ce changement de paradigme. À ce sujet, Salwa Salwa Karkari-Belkeziz a insisté sur la nécessité d’avoir un Parlement «agile et rapide, et plus digitalisé pour faire avancer les choses plus vite». Le train de la digitalisation passe, le Maroc avance dans la bonne direction, mais des ajustements doivent être mis en place pour assurer cette continuité.

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco



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