Faut-il plaindre les entreprises ?
Qui aura le dernier mot ? Un round de dialogue social s’ouvre dans quelques jours et, le moins que l’on puisse en dire, c’est que le climat s’annonce tendu. Oui, la bonne volonté est là et l’esprit de l’accord tripartite, acté en juillet de l’année dernière, plane toujours sur les différents parties.
Mais, depuis, la Covid-19 est passée par là, balayant sur son chemin les probabilités de concessions que patronat ou syndicats étaient prêts de concéder. En première ligne de la liste, figure la question d’entrée en vigueur de la deuxième augmentation du salaire minimal, qui était attendue en ce mois de juillet. Vient ensuite chantier -non moins crucial- de réforme du Code du travail que les entreprises, puis la lancinante question de la reconnaissance des Contrats à durée déterminée dans certains secteurs…Des dossiers qui, de près ou de loin, se trouvent aujourd’hui éclaboussés par les effets pervers de la crise pandémique. Faut-il plaindre les entreprises qui se sont retrouvées dos au mur devant une conjoncture ingrate, les privant de commandes et fermant les vannes du recouvrement de créances ? Ou doit-on, plutôt, privilégier le travailleur qui a longtemps attendu de voir des avancées se concrétiser et qui croyait encore, il y a quelques mois, que la traversée du désert «sociale» était enfin en passe d’être finie ?
Le dilemme est posé et le gouvernement doit, à présent, parvenir à équilibrer la balance entre les attentes des deux partenaires. Plus que cela, l’Exécutif doit également être capable de venir à la table des négociations avec des alternatives à même d’apaiser les deux camps et les projeter dans de prochains rounds sous le thème de l’optimisme. Difficile, car la conjoncture impose des actions concrètes, radicales et novatrices. Fini, donc, l’ère des bonnes intentions. Les entreprises attendent d’être boostées et les travailleurs remotivés. C’est de cela que dépend la vitesse à laquelle s’opérera la relance économique nationale.
Meriem Allam
Les Inspirations ÉCO