RAM : Objectif redécollage
Le ciel se dégage-t-il enfin devant Royal Air Maroc ? Les six milliards de dirhams annoncés par le gouvernement aideront-ils à replacer la compagnie nationale droitement sur la piste du décollage financier? Dans pareilles conjoncture mondiale et situation des finances publiques, cette décision apporte une belle bouffée d’oxygène à la compagnie. Que l’État accorde sa garantie au crédit à contracter par RAM, que la poche du contribuable soit exclue des mannes financières prévues et que l’enveloppe globale de cette stratégie de soutien ait été laissée «ouverte», en plus de la condition imposant à la compagnie d’alléger ses charges… voilà des décisions qui semblent a priori louables et bien réfléchies.
RAM devra, en effet, réduire sa voilure et boucler son plan social pour que les renflouements à venir -qu’il s’agisse de l’emprunt ou de tout autre source de financement- puissent avoir l’impact escompté. C’est une occasion pour les «ailes du Maroc» d’assainir, de recadrer et de reconstruire pour mieux redécoller. La réduction de la flotte entraînera immanquablement une reconfiguration des priorités et un délestage de charges financières de maintenance, etc. sachant que le secteur aérien mondial n’est pas encore près de revenir à ses niveaux de trafic et de performance des dernières années. Le plan social, lui, est l’autre chantier clé. Un passage obligé pour RAM, dira-t-on, car il était temps de trancher une fois pour toutes ce dossier, sachant que la suite de concessions accordées au fil des ans pour apaiser le climat social n’ont finalement fait qu’affaiblir davantage les caisses de la compagnie. En somme, plus que l’aide financière elle-même, c’est toute la stratégie d’assainissement menée en parallèle qui redonnera des ailes à une compagnie parée au tant attendu contrat-programme, et partant, au redécollage.
Meriem Allam
Les Inspirations ÉCO