Culture

Lamiaa Menhal, une artiste libre et passionnée qui a choisi de vivre à Dubaï (entretien)

Native de Casablanca, elle a su mettre sa passion au profit de son engagement en faveur des femmes et de la nature. Après deux ans au Collège LaSalle où elle a étudié l’illustration, Lamiaa Menhal a développé une technique à mi-chemin entre le figuratif et l’abstrait, en peignant avec ses doigts. Sans intermédiaire entre elle et la toile, Lamiaa Menhal est une artiste libre et passionnée qui a choisi de vivre à Dubaï. Rencontre avec une plasticienne autodidacte. 

D’où est venue votre passion pour l’art ?
L’art est une passion, je suis une autodidacte. Depuis mon plus jeune âge, j’adore dessiner et faire des travaux pratiques. Un professeur d’illustration a découvert en moi cette fibre artistique et les encouragements de ma famille, surtout de mon père, m’ont permis de développer ce talent. L’art est ma raison de vivre, c’est un monde sans aucune limite.

Les chevaux sont très présents dans votre travail. Pourquoi ?
Le cheval est un animal qui a marqué l’histoire et les progrès de l’humanité. C’est aussi un partenaire de vie. J’ai une relation particulière avec les chevaux. J’aime leur caractère, les sensations fortes qu’ils procurent, leur présence… À chaque fois que je peins, la figure du cheval émerge dans mon esprit. C’est quelque chose de très fort, de très puissant. Mon inconscient est vraiment à la base de ma pratique artistique.

Pourquoi ce mi-chemin entre l’abstrait et le figuratif ?
L’abstrait est l’âme de mon art. Avec lui, je ne cherche pas a représenter la réalité visible mais plutôt un sentiment, une vision, une imagination. A contrario, avec le figuratif, c’est véritablement le réel que l’on cherche à copier. C’est ça qui est formidable: l’art n’a aucune limite et les artistes peuvent passer d’un style à un autre, voire en conjuguer plusieurs. Pour ma part, je mixe les deux.

Comment s’impose à vous le choix de la couleur ?
La couleur revêt une importance particulière dans l’art. Elle détermine aussi le caractère de l’artiste. J’adore la vie et les couleurs, qui sont des éléments très visibles dans mes toiles! Les couleurs de la joie, de l’amour, de la positivité ont une signification mythologique et aussi psychique.

Pourquoi peindre avec les doigts ? D’où est née cette technique ?
Chaque artiste a sa signature, sa touche, sa technique. Après un long parcours de dix ans, j’ai trouvé ma voie grâce au mouvement de mes doigts. Aujourd’hui, je travaille avec mes mains pour sentir la matière, avec mes pieds nus aussi pour être en osmose avec l’instant présent. Je ne veux pas d’intermédiaire entre l’œuvre et moi. Avec mes doigts, je peux exprimer ma sensibilité, mes émotions directement sur la toile.

D’où vient l’inspiration ?
De mon entourage. L’amour de mes parents et de mon entourage est quelque chose de très important. Je vis dans l’émotionnel.

Il y a à la fois du naïf et de l’impressionnisme dans votre travail. Quelles sont vos influences ?
Je ne suis pas influencée par d’autres artistes. Mais il y en a beaucoup que j’aime, surtout les anciens, comme Chaibia et Hassan El Glaoui. Quelques-uns aussi de ma génération, comme David Hominal, eL Seed et des artistes marocains, dont Said Quodaid. Je collectionne des œuvres d’autres créateurs, je tombe souvent amoureuse de peintures.

Comment et quand une toile est-elle réussie ?
L’artiste est rarement satisfait. C’est le temps, la passion et le travail qui définissent la valeur de chaque œuvre.

Comment le confinement et la crise sanitaire a-t-elle affecté votre créativité ?
Je remercie Dieu d’avoir pu vivre le confinement au Maroc, qui est mon pays, celui où j’ai toute ma famille. J’ai développé beaucoup de choses cette année. En février, j’ai réalisé un de mes rêves en ouvrant une galerie d’art à Dubaï au sein du Design District. L’endroit s’appelle Artisita Gallery & Events. J’ai aussi lancé un magazine d’art, Artisita Magazine, et Artisita Collection Morocco. J’ai également permis à tous les artistes du groupe Artisita Artists de travailler sur des œuvres autour du Covid-19. Nous avons ainsi rassemblé des messages positifs de tous les peintres du monde arabe, des oeuvres qui vont documenter l’histoire. J’ai par ailleurs travaillé sur de nouvelles toiles pour une exposition prochaine au Maroc, #insomnia, qui aura lieu le mois prochain, et pour une nouvelle collection Art Fashion. 

Jihane Bougrine
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