LabelVie : la crise a-t-elle eu un impact ?
LabelVie est dans les petits papiers des investisseurs. Depuis le début de l’état d’urgence en mars dernier, le titre a gagné près de 30% pour s’échanger actuellement à 3.148 DH. Les analystes d’Attijari Global Research et CFG Bank soulignent cette performance et recommandent de renforcer le titre dans les portefeuilles.
Échangé actuellement à 3.148 DH, le titre LabelVie pourrait tutoyer le seuil des 3.900 DH durant les 24 prochains mois, selon les prévisions d’Attijari Global Research (AGR). «En se basant sur la récente opération transactionnelle qui a concerné le capital d’Aradei, nous aboutissons à une revalorisation des participations de LabelVie d’environ 0,9 MMDH, passant de 1,2 MMDH (Book Value) à 2,1 MMDH (Market Value). Celle-ci représente 20% de notre valeur fondamentale, soit 751 DH par action. Ainsi, nous ressortons avec un cours objectif du titre LabelVie de 3.847 DH», expliquent les analystes d’AGR.
Cette révision à la hausse sur la période 2020-2021 conforte ces experts dans leur recommandation de renforcer le titre dans les portefeuilles en achetant la valeur LabelVie. Celle-ci a été motivée par la forte croissance trimestrielle du groupe malgré la crise sanitaire actuelle. Au terme du premier trimestre, le chiffre d’affaires de LabelVie a atteint 2,89 MMDH, en hausse de 26,3% en comparaison avec la même période de l’année précédente. Une croissance qui s’explique par un effet de stockage important observé, effectué par les ménages pendant la période du pré-confinement, et ce, en anticipation de la politique de confinement stricte adoptée par les autorités. Il en ressort que le segment hyper cash a vu ses revenus augmenter de 33%, tandis que les segments hypermarchés et supermarchés ont enregistré des croissances importantes de 28% et 26% respectivement. Ceci dit, selon AGR, cette croissance pourrait être amenée à se réajuster pour se normaliser durant le restant de l’année 2020. «Au-delà de l’effet stock ponctuel des ménages, le T1-20 a été marqué par l’arrêt des chantiers immobiliers. Cette situation impliquera un décalage des ouvertures de sites prévues pour cette année, ce qui devrait réajuster le rythme de croissance de LabelVie», soulignent-ils avant d’indiquer qu’«à compter de 2021, le distributeur devrait relancer son programme d’investissement à travers un rythme d’ouverture moyen de 12 magasins par an». Au-delà de la croissance avérée du groupe, AGR estime que la situation générée par la crise sanitaire du Covid-19 devrait stimuler le taux de pénétration du secteur de la grande distribution au Maroc. Une hausse significative du volume de fréquentions a été noté au niveau des différents segments du groupe, soit les supermarchés, les hypermarchés et Atacadao.
D’ailleurs, ce dernier segment a constitué sur plusieurs semaines l’unique alternative face à la fermeture provisoire des grossistes traditionnels. Pour la période post-confinement, «nous croyons que le secteur dispose d’une réelle opportunité pour recruter de nouveaux clients», prévoient les analystes.
L’état d’urgence et le confinement ont également été propices à un changement d’habitudes de consommation des ménages. Ces derniers se sont en effet tournés vers des canaux plus sûrs sur le plan sanitaire à l’image des grandes surfaces et des services de commande en ligne. «Ceux-ci offrent des perspectives de développement positives sous l’effet de la digitalisation accélérée de l’économie marocaine», note AGR. Sur un autre registre, LabelVie dispose d’un important accélérateur de développement de ses activités sur le moyen terme. Selon Attijari, le groupe devrait tirer profit de sa filiale foncière. Aradei permettrait en effet d’accompagner l’extension rapide du réseau de distribution de LabelVie, grâce à son nouveau plan d’investissement, et ce, même si l’arrêt provisoire de l’activité immobilière (en raison de l’actuelle crise sanitaire) pourrait impacter les revenus locatifs d’Aradei. «Ces derniers devraient afficher une baisse limitée de moins de 15% durant la période du confinement», prédisent les analystes d’AGR.
