Culture

Brahim Rachiki, rencontre avec un artiste libre

À la fois chorégraphe, directeur artistique et comédien, cet Brahim Rachiki a choisi de s’exprimer à travers plusieurs canaux. La cité des anges l’a prise sous son aile et lui a permis de montrer l’étendue de son talent. À Los Angeles, Brahim Rachiki s’affirme avec son corps et son esprit. Il mêle subtilement le mouvement du corps au mouvement du pinceau. 

Pourquoi avez-vous choisi de vivre à Los Angeles ?
Par accident. Un jour je n’étais pas très bien, et j’ai demandé à Dieu une réponse, le lendemain, je recevais un billet gratuit pour partir à Los Angeles. Une fois sur place, j’ai raté mon billet de retour. Le frère d’une amie, Lahcen Mellal, m’a hébergé et beaucoup aidé. C’est un autre Marocain du monde solidaire, grâce à qui je ne me suis pas retrouvé à la rue. De rencontres en rencontres, je me retrouve à faire de la figuration pour un clip. On nous demande de danser, je m’exécute. Le réalisateur crie : « Cut ! Que faites-vous là ? ». Je lui dis que c’est pour la figuration et il me propose de venir plus prêt de la caméra. En quelques minutes ma vie a changé et la plus grande agence de danse et talent m’a engagé.

Comment est née votre passion pour la danse et l’art ?
Tout petit je regardais mes grands frères danser mais mon premier amour était le jeu d’acteur. J’ai toujours rêvé de jouer différents rôles et j’ai eu la chance de pouvoir jouer dans quelques courts et moyens métrages de réalisateurs belges tel que Laurent Brandenbourger. Mes parents ont refusé que je continue dans le cinéma. Je me suis donc concentré sur la danse. J’aime l’art en général, c’était ma seule échappatoire. Issu d’une famille nombreuse, je n’ai pas pu avoir accès à des activités alors j’ai du me débrouiller comme j’ai pu et c’est dans l’art que j’ai trouvé de moyen de vivre et de m’échapper.

Quand avez-vous décidé d’en faire votre métier ?
Déjà à l’âge de 16 ans j’avais organisé des cours de danse dans une salle de sport très connue et mes cours ont beaucoup plus. En parallèle, je dansais pour des DJ très connus dans le milieu électro house, et pour certains artistes. Grâce à cela j’ai pu beaucoup voyager et développer mon réseau professionnel. C’est donc très naturellement que j’ai continué dans cette voie. Grâce à Dieu, je gagnais bien ma vie. Et j’aimais beaucoup ce que je faisais.

Comment est venue l’idée de mixer la danse avec l’art ?
La danse est éphémère. Une fois le mouvement passé et la chorégraphie finie, il n’existe plus de trace. Comme j’aime utiliser tous les éléments qui m’entourent dans l’environnement où je danse (escalier, mur, fenêtre) je me suis dis en dansant sur un mur, que cela serait cool de voir le chemin de mes mouvements sur celui-ci. C’est là où le concept est né. Je me suis donc associé au peintre Arnaud Kool pour qu’il suive mes mouvements de danse sur une énorme toile murale.

Comment jonglez- vous entre vos différentes casquettes ?
Je n’ai pas la prétention de dire que je suis plasticien. Je pense que j’ai juste différentes manières de m’exprimer, que tout est mouvement : mouvement du corps, rythme, rythme de paroles, rythme de marche, etc … Tout est vibration et donc tout est lié. C’est en dehors des sentiers battus que souvent je trouve le meilleur des chemins. La danse peut m’aider à m’exprimer avec mon corps pour mon jeu d’acteur, la mise en scène me donne un certain recul.

Qu’est-ce que Los Angeles a apporté à votre art ?
L.A. est certainement l’une des villes les plus propices au développement d’une carrière artistique. Étant autodidacte, j’avais beaucoup de doutes. Elle m’a permis de rencontrer des personnes qui ont réellement pu voir mon potentiel et qui m’ont poussé a travailler encore plus et à déployer mon talent.

Comment vivez-vous le confinement ?
Super bien, nous ne pouvons pas nous plaindre grâce à Dieu. J’ai un toit et je suis bloqué avec ma famille. Nous ne manquons de rien, et j’en profite pour faire des choses que je n’avais pas le temps de faire telles que la lecture, la méditation … 



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