Agadir: enfin le bout du tunnel pour la Maison des Arts ?
La convention approuvée en juillet 2018, qui porte sur l’aménagement et l’équipement du bâtiment devant abriter ce projet, a rencontré plusieurs obstacles. De nombreuses contraintes juridiques et procédurales ont été surmontées. Détails.
Deux ans après l’officialisation, en juillet 2018, de la réalisation de la Maison des arts à Agadir, ce projet verra-t-il le bout du tunnel? C’est en tout cas l’espoir des Gadiris. Historiquement, ce bâtiment non exploité, dont les travaux sont suspendus depuis près de 20 ans, situé en face du jardin Ibn Zaidoun était destiné à accueillir le nouveau conservatoire de musique d’Agadir et le centre culturel de Talborjt avant d’être reconverti en annexe administrative à l’issue de la session ordinaire du conseil communal d’octobre 2007. Néanmoins, le bâtiment n’est pas exploité et constitue un point noir sur le plan urbanistique. Par la force des choses, la convention approuvée en juillet 2018, portant sur l’aménagement et l’équipement de ce bâtiment, d’une surface couverte de 11.000 m², a été confrontée à une série de contraintes juridiques et procédurales. Ainsi, malgré la mobilisation du financement (80 MDH) par le Conseil régional Souss-Massa et la Commune urbaine d’Agadir dans le cadre d’une convention portant création de ce projet, la reconversion en Maison des arts polyvalente a été avant tout confrontée à la modification de la vocation initiale du projet (sa reconversion d’un conservatoire de musique en complexe administratif puis en maison polyvalente des arts).
De nombreux obstacles
À cela s’ajoute la subrogation du projet concernant la maîtrise d’ouvrage afin qu’il soit réalisé par l’Agence régionale d’exécution des projets (AREP) Souss-Massa. En effet, l’AREP a été désignée, conformément à l’article 6 de la convention paraphée entre la région et la commune, pour la réalisation du projet, notamment l’exécution des études, le lancement des marchés et le suivi du projet. Enfin, il a été nécessaire de résilier le contrat liant la Commune urbaine d’Agadir au cabinet d’architecture pour faire aboutir la Maison des arts dans le cadre d’une volonté commune aux différentes parties. Une décision motivée par la contestation des services de la trésorerie de l’opération du transfert du projet à la région avec la modification de l’objet du marché. «Légalement parlant, il fallait lancer un nouveau marché puisqu’il n’est pas permis de transférer un projet ayant le même objet initial vers une autre entité, d’où la résiliation du précédent», explique la Direction régionale des affaires administratives de la région. De plus, «le montant de l’actuel projet a été revu à la hausse, ce qui a aussi exigé la résiliation et le lancement d’un nouveau marché public», précise la Commune urbaine d’Agadir. Le retard du projet s’explique en partie par les différentes consultations avec la primature, la trésorerie générale et les différents partenaires afin d’assurer une issue favorable à ce projet.
La propriété revient toujours à la commune
De plus, «la commune a officiellement passé la main à l’AREP pour la réalisation du projet, d’où cette procédure de résiliation dans le cadre du principe de substitution», ajoute une autre source proche du dossier. Toutefois, l’acquisition des équipements et la livraison du projet à la commune seront faites en vertu de l’article 9 de la convention, après accomplissement des travaux d’aménagement et d’équipement à travers un procès-verbal entre les deux partenaires. L’AREP compte lancer un concours d’architecture pour désigner un nouveau cabinet alors que les différentes études ont été lancées. Il s’agit de l’étude technique et de suivi des travaux d’aménagement de la maison des arts d’Agadir en plus de l’étude de programmation scientifique, culturelle, architecturale, technique, acoustique et scénographique du projet. Par ailleurs, l’équipement de la Maison des arts nécessitera, selon la convention précitée, près de 30 MDH tandis que les gros œuvres mobiliseront 50 MDH. Le projet en question sera composé, entre autres, d’une salle de spectacle, d’une médiathèque, d’un conservatoire de musique, d’un espace d’exposition et d’une galerie d’art, outre un studio d’enregistrement. En attendant le lancement du concours d’architecture et le marché des travaux, d’autres questions restent en suspens, notamment celle relative au mode de gestion de la Maison des arts après sa réalisation.