Ligue 1. Vers une refonte du modèle économique des clubs ?
Selon le président de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la Ligue de football professionnel, «une refonte du modèle économique des clubs de football français est inéluctable».
La pandémie de coronavirus va-t-elle changer le modèle économique des clubs de football français? Selon le président de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la Ligue de football professionnel, gendarme financier de la ligue, Jean-Marc Mickeler, «une refonte du modèle économique des clubs de football français est inéluctable». Et d’ajouter que ce modèle doit être «moins dépendant des transferts et des droits TV». Pour rappel, la crise sanitaire liée au coronavirus a définitivement arrêté la saison 2019-2020 en Ligue 1.
Dans un entretien au journal Les Échos, Mickeler a souligné que cette crise a «causé près de 200 millions d’euros de pertes d’exploitation sur les quatre derniers mois ainsi qu’une perte complémentaire de l’ordre de 200 millions d’euros au titre des transferts. Au final, la crise sanitaire pourrait consommer près d’un quart des fonds propres des clubs». Sur ce point, il faut rappeler que la DNCG n’a cessé de demander aux clubs de renforcer leurs fonds propres. Un appel qui n’a été entendu que par un nombre limité de clubs.
Pour sa part, Mediapart, dans une enquête publiée le 31 mai dernier, avait affirmé qu’au 30 juin, les formations de L1 s’attendaient à un «déficit de 541 millions d’euros». Selon l’AFP, la Ligue de football professionnel avait réagi en expliquant que l’emprunt de 224,5 millions d’euros contracté pour soulager à court terme les trésoreries des clubs professionnels français ne comportait aucun risque financier. «Sans action volontariste, la viabilité d’un grand nombre de clubs pourrait alors être remise en cause. J’observe une prise de conscience partagée quand nous échangeons de manière individuelle avec les présidents de club. Mais je ne suis pas convaincu que la refonte indispensable du modèle soit aujourd’hui au cœur de leurs débats», a expliqué Mickeler au quotidien français.
Pour ce dernier, l’objectif est de mettre en place un modèle économique sain pour le football français et que ce dernier soit indépendant des transferts et des droits TV. À ce niveau, le patron de la DNCG parle d’atteindre cet objectif via un plafonnement de la masse salariale et/ou le nombre de joueurs sous contrat. «En dépit de la hausse des droits TV, la DNCG ne cautionnera pas des budgets qui seraient en réalité artificiels. Ce serait un échec pour le football professionnel français si les clubs faisaient comme si rien ne s’était passé», précise le président de la Direction nationale du contrôle de gestion.