Éco-Business

Logistique: les exportateurs réfléchissent à l’après-Covid

Ce n’est un secret pour personne: la pandémie du Covid-19 a malmené l’activité de bon nombre de secteurs. Les exportateurs ne font pas l’exception et ont fait face, au cours des dernières semaines, à une série de chamboulements.

Toutes les chaînes logistiques aériennes, terrestres ou maritimes ont été bousculées par la propagation du nouveau coronavirus et des mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la pandémie. Au niveau des industriels et des exportateurs, cela se traduit par des ruptures de stocks, des lignes de production à l’arrêt faute d’intrants, des contrats suspendus, des déficits de paiement…

Cette semaine, la Commission logistique de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) a fait le point sur le sujet. Plusieurs participants ont partagé leurs expériences et apporté leurs témoignages. A titre d’exemple, le secteur pharmaceutique exportateur subit une rupture de stocks au niveau du marché africain, expliquée par le fait que chaque exportation de médicament est désormais soumise à une autorisation et une étude au cas par cas.

Le secteur de la pêche est, lui, doublement touché avec d’une part le repos biologique du début de l’année et, d’autre part, l’impact négatif du virus sur l’approvisionnement de la matière première en amont, ce qui a un impact direct sur les capacités d’exportation. Pour sa part, le secteur agroalimentaire, commence à peine à se stabiliser, ces dernières semaines, après plusieurs problèmes liés à la baisse de la demande, le retard des livraisons et l’annulation de plusieurs commandes.

Pour le président de l’ASMEX, Hassan Sentissi, les entreprises doivent se préparer à l’après-crise par la mise en place de véritables feuilles de route qui comprennent de nouvelles mesures de sécurité et d’hygiène, mais aussi de nouvelles approches commerciales et logistiques. La vigilance doit redoubler lors des transactions à l’international en raison de l’insolvabilité de certains clients et de l’augmentation des risques, a-t-il rappelé.

Les exportateurs sont unanimes: ils sont à présent appelés à développer leur capacité à être agile, anticiper et planifier les incertitudes et doivent avoir un business model flexible pour être capable de changer de produit, de marché destinataire, de diversifier les sources d’approvisionnement…

Toujours dans le cadre des constats et recommandations pour l’après-crise, les participants se sont longuement arrêtés sur le rôle joué par la digitalisation et l’e-commerce et se sont tous accordés à dire qu’il s’agit là d’un levier de croissance très important pour l’après-crise.

Des efforts doivent également être déployés à tous les niveaux pour promouvoir le produit Made In Morocco et le rendre compétitif à l’étranger, mais aussi pour sécuriser et renforcer au maximum les chaînes de production et réduire leur dépendance de l’étranger. Opérateurs et gouvernement gagneraient à faire preuve d’innovation et d’audace et miser sur la recherche & développement pour encourager l’industrialisation nationale.

M.F



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