Emploi des jeunes. Le gouvernement optimiste
Le taux de chômage a baissé d’un point entre 2017 et 2019 pour s’établir à 9,2%. La moyenne annuelle de création nette d’emplois s’est également améliorée durant les deux dernières années.
Le bilan d’étape du programme exécutif de l’emploi présenté lors du dernier Conseil du gouvernement montre avant tout que la lutte contre le chômage des jeunes a franchi un cap qui permet plus de visibilité pour la 2e partie du programme national.
Les indicateurs de ce bilan indiquent en effet que la tranche d’âge allant jusqu’à 24 ans a été la principale bénéficiaire des mesures incitatives mises en place par le gouvernement pour faciliter l’intégration des jeunes. Le ministre de l’Emploi et de l’intégration professionnelle a en effet indiqué durant son exposé qu’au niveau des programmes incitatifs, le seuil de 100.000 jeunes a été franchi pour passer de 92.000 à 118.000 entre 2017 et 2019.
En outre, les données recueillies auprès de la CNSS montrent que durant l’année 2018, plus de 341.000 nouveaux salariés ont été nouvellement déclarés durant la même étape, soit des seuils jusqu’à présent inégalés dans l’historique des affiliations à la Caisse nationale de sécurité sociale. Il faut dire également que le secteur des services est resté le principal employeur durant les 3 dernières années avec plus de 435.000 emplois qui ont été créés dans le secteur tertiaire, ce qui a porté la moyenne annuelle nette de création d’emplois à plus de 120% par an. Il est à noter que le compte rendu de la réunion hebdomadaire du gouvernement ne donne pas d’indicateurs détaillés sur les emplois instaurés via les postes budgétaires prévus par les lois de Finances annuelles. Toujours est-il que le nombre des chômeurs a baissé de plus de 100.000 durant la période 2017-2019 pour donner lieu à un taux de chômage qui pourra pour la 1re fois après de nombreuses années revenir au seuil de 8%.
Ainsi, les titulaires des licences dans les zones éloignées ou enclavées qui ne pouvaient pas auparavant passer les concours d’accès devront avoir la priorité en matière de recrutement. Ainsi, des concours provinciaux pour l’enseignement du primaire seront institués, à savoir que la condition de l’âge qui ne doit pas dépasser 45 ans a été abandonnée.
Entre 2017 et 2019, ce sont plus de 70.000 postes de travail qui ont été prévus par les postes budgétaires réservés à l’enseignement, considéré comme l’un des leviers pour atténuer l’ampleur du phénomène au sein de la catégorie des titulaires d’une licence.
Le plan d’action
Pour capitaliser sur les acquis du programme exécutif, le gouvernement devra poursuivre les principaux chantiers en cours qui forment des leviers incontournables pour faciliter l’intégration des jeunes diplômés au marché du travail.
Au niveau régional, ce sont actuellement 9 régions qui ont entamé l’élaboration de leurs plans régionaux d’emploi, lesquels reposent sur l’amélioration de l’employabilité, le renforcement de l’auto-emploi et le suivi du marché régional. Une étude a été lancée pour l’instauration d’observatoires régionaux de l’emploi, laquelle sera accompagnée par la préparation d’une structure de veille «en vue d’assurer la coordination des interventions et la réalisation de la convergence entre les producteurs d’informations et des études sur le marché de l’emploi», lit-on dans la feuille de route du gouvernement.
Concernant le programme «Tahfiz», sa durée a été prorogée jusqu’à fin 2022 avec une hausse du nombre des salariés à 10 pour pouvoir bénéficier des avantages prévus par le programme. Le plan d’action de 2020 devra aussi tenir compte des pistes qui seront préconisées par le comité de veille en matière d’emploi. Cet organisme a en effet un rôle crucial à remplir pour apporter les correctifs nécessaires au dispositif prévu par le plan national en vue de redresser l’offre du marché du travail.
Plus de 42% des objectifs atteints
C’est
ce qui ressort du bilan d’étape du programme avec plus de 500.000
emplois créés depuis le lancement de cette initiative, dont 140.000
emplois dans le secteur public. Plusieurs niveaux d’amélioration seront
recherchés durant la période 2020-2021, notamment la diversification des
programmes d’insertion et l’adéquation du contenu des formations avec
les métiers les plus prisés sur le marché. Le passage des jeunes
diplômés vers le marché de l’emploi fera aussi l’objet d’une étude qui
sera le prélude d’une série d’évaluations, lesquelles seront réalisées
au cours de l’année 2020. Il s’agit d’études d’impact sur le travail
décent et le parachèvement du diagnostic qui a été entamé pour l’emploi
des sans diplômés.