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Programme gouvernemental : El Othmani rassure

Le chef de gouvernement Saâd-Eddine El Othmani défend bec et ongles ses choix gouvernementaux. Bien que sa mission ne s’annonce pas de tout repos, il affiche un grand optimisme qui est loin d’être partagé par l’opposition.

C’est désormais chose faite. Le gouvernement vient d’être investi par la Chambre des représentants après la réponse du chef de l’Exécutif aux principales remarques des parlementaires. Confiant, Saâd-Eddine El Othmani a dû répéter presque le même discours, soigneusement préparé, dans les deux chambres. D’emblée, il tient à rassurer en précisant que les propositions des parlementaires seront examinées et prises en considération. Fidèle à lui-même, El Othmani appelle au respect mutuel au sein du Parlement, en adoptant un discours digne de cette institution. Il marque, ainsi, la rupture avec le style de son prédécesseur. Le chef de gouvernement balaie d’un revers de la main les reproches qui lui ont été adressés par l’opposition à commencer par la cohésion de la coalition gouvernementale.

Pas de conflit sur les prérogatives
À ce titre, le chef de l’Exécutif se veut rassurant, précisant que son équipe a la ferme volonté d’aller de l’avant pour concrétiser ses engagements. Il réfute les critiques portant sur l’architecture gouvernementale et les conflits sur les prérogatives. «L’actuelle équipe gouvernementale fait partie de celles ayant le moins de ministres en raison de sa structure et le moins de technocrates. Contrairement aux rumeurs ayant circulé, aucun conflit n’existe sur les prérogatives. L’adoption des décrets nécessite du temps.

Ces textes seront édités dans les prochains jours», précise-t-il. El Othmani tient, aussi, à répondre à la critique de l’opposition et des médias, ayant trait à l’absence du caractère politique au niveau de la déclaration gouvernementale soulignant que le programme, ficelé par les six composantes de la coalition gouvernementale, émane de leurs programmes électoraux. Une explication qui ne convainc visiblement pas l’opposition. S’agissant du choix de la continuité qui a suscité l’ire de l’opposition dans les deux chambres du Parlement, le chef de gouvernement affiche sa conviction de la pertinence de cette décision. Il ne s’agit pas d’une simple poursuite des réformes, selon lui. Mais, l’idée est «d’évaluer les programmes déjà lancés pour les améliorer et les élargir, tout en innovant et en mettant en place d’autres initiatives». Concernant le volet de l’exécution des objectifs fixés par le gouvernement qui a été très critiquée, El Othmani estime que le programme gouvernemental est différent du projet de loi de finances qui doit comporter des objectifs chiffrés avec des délais d’exécution.

En tout cas, le gouvernement s’engage à ficeler un plan d’exécution de ses engagements dans un délai de trois mois. Chaque département devra mener une véritable réflexion sur ses missions et ses engagements pour pouvoir les mettre concrètement en œuvre. Sur le plan économique, le chef de gouvernement défend les choix gouvernementaux. Il précise que le gouvernement a opté pour le renouvellement du modètle de développement en raison des insuffisances constatées à cause de la crise internationale (faiblesse de la compétitivité de l’économie marocaine et disparités sociales). Ainsi, plusieurs mesures seront mises en place pour atteindre les objectifs escomptés, notamment celui d’améliorer le classement du Maroc dans le Doing Business pour faire partie du top 50. «Rien qu’à ce niveau-là, le Maroc devra s’atteler à plusieurs points et mettre en place un bon nombre de mesures dans le cadre d’une feuille de route claire», dit-il. Les enjeux sont grands, d’après El Othmani, dont celui du renforcement du secteur industriel à travers la mise en place de mesures volontaristes. Un autre défi est à relever : la sauvegarde des équilibres macro-économiques et le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale.

Au niveau de la création d’emplois, la déclaration gouvernementale n’a pas dévoilé les objectifs de l’Exécutif. Ce qui a valu au gouvernement une avalanche de critiques. Sur ce point, El Othmani annonce l’objectif de création de 750.000 postes d’emploi à l’horizon 2021, notamment au niveau du secteur industriel. Un chiffre auquel devra s’ajouter celui de la promotion de l’auto-emploi. Sur le volet social, le chef de gouvernement a axé sa réplique sur certains dossiers. Il a, ainsi, réitéré sa volonté de se concerter en permanence avec les partenaires sociaux sur diverses questions et d’institutionnaliser le dialogue social. J

Les syndicats sceptiques
Jusque-là, les syndicalistes restent sceptiques, malgré les propos rassurants de Saâd-Eddine El Othmani. Le chef de l’Exécutif promet de discuter avec les centrales syndicales le projet de loi sur les syndicats qui n’a pas encore été soumis au Parlement et d’ouvrir un débat élargi sur la réforme du Code de travail, en vue de trouver un terrain d’entente sur cette question qui concerne aussi bien les partenaires sociaux qu’économiques. Par ailleurs, El Othmani tient à la réforme des retraites.

Le traitement de ce dossier ne sera pas de tout repos pour le gouvernement, car les syndicats aiguisent déjà leurs armes pour faire valoir leurs requêtes. Le chef de gouvernement défend la réforme, décriée par les syndicats, mise en place au forceps par son prédécesseur tout en s’engageant à continuer sur la même lancée pour asseoir la réforme globale, conformément aux recommandations de la Commission nationale des retraites. En ce qui concerne la décompensation qui risque d’attiser les tensions, même au sein de la majorité gouvernementale, le chef de gouvernement s’engage à mettre en place une réforme progressive accompagnée des mesures nécessaires pour sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens. El Othmani, dont la mission s’annonce compliquée, affiche son optimisme devant les parlementaires. Il devra œuvrer sur plusieurs fronts dont celui de la mobilisation des députés de la majorité qui n’ont pas tous répondu présent, lors de la séance du vote de confiance. Le gouvernement a été investi par le vote de 208 voix (sur un total de 240), alors que 91 députés ont voté contre et 40 se sont abstenus. Le Parti de l’Istiqlal a, en effet, opté pour l’abstention retirant, ainsi, son soutien au gouvernement.



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