Yassine Bounou, le héros qui a enterré les espoirs de l’Espagne
« Héroique ! », c’est le moins que l’on puisse dire pour qualifier la prestation du portier du Maroc Yassine Bounou, qui a écœuré les Espagnols lors de la séance fatidique des tirs au but, mardi en huitièmes de finale du Mondial-2022, pour ouvrir la voie à un quart de finale historique pour les Lions de l’Atlas.
Parfaitement concentré sur son sujet, Bounou a sorti le grand jeu pour permettre à ses coéquipiers de s’offrir un exploit inédit et d’écrire une nouvelle page de l’histoire du football marocain.
Décisif avec deux parades sur les tirs de Carlos Soler et Sergio Busquets, il est le 2ème gardien à terminer une séance de tirs au but invaincu dans l’histoire de la Coupe du monde.
N’ayant encaissé qu’un seul but en trois rencontres depuis le début du Mondial qatari, le portier marocain n’en finit pas d’impressionner, formant avec la ligne défensive une muraille infranchissable pour les adversaires.
Dans une forme étincelante avec son club, le FC Séville, depuis quelques saisons, Bounou est désormais l’un des piliers de l’équipe de Walid Regragui et il le prouve à chaque match, en enchaînant les clean sheet.
Élu homme du match entre le Maroc et l’Espagne, Bounou, 31 ans, brille en sélection après avoir fait ses preuves en Liga, à tel point qu’il a remporté la saison passée le trophée Zamora du gardien ayant encaissé le moins de buts dans le championnat espagnol (24 buts encaissés en 31 matches, dont 13 sans en prendre un seul) au nez et à la barbe de gardiens de top niveau mondial comme Thibaut Courtois (Real Madrid), Jan Oblak (Atlético Madrid), ou encore Marc-André ter Stegen (FC Barcelone).
Né au Canada, Bounou est un pur produit de la formation marocaine. C’est dans l’Académie du Wydad de Casablanca qu’il fait ses premiers pas de footballeur et développe son niveau de jeu. Grâce à ses réflexes rapides, il s’impose naturellement dans le poste de gardien de but.
Faisant son baptême du feu avec l’équipe première du Wydad à l’âge de 19 ans, il est titularisé pour la première fois avec les Rouges lors de la finale retour de la Ligue des champions d’Afrique contre l’Espérance de Tunis en 2011. En 2012, Bounou commence à avoir des envies d’ailleurs, et c’est en juin de la même année qu’il quitte le Wydad en direction de l’Espagne où il signe à l’Atlético Madrid comme troisième gardien. Il est titulaire toutefois avec l’équipe réserve.
En 2014, il fait partie de l’équipe qui remporte la Liga et se qualifie pour la finale de Ligue des champions perdue contre le Real Madrid.
Après son aventure avec les Colchoneros, il est prêté à Saragosse en D2 espagnole (2014-2016) et est ensuite transféré à Gérone, où il aide le club à retrouver l’élite espagnole.
En 2019, il franchit un cap en s’engageant avec le FC Séville, l’une des meilleures équipes de la Liga, où il est prêté une saison avec option d’achat. Cette saison a été celle de la consécration avec les Sévillans. Il remporte la Ligue Europa face à l’Inter de Milan après s’être illustré avec des performances de haute facture notamment en quarts de finale contre Wolverhampton (avec un pénalty stoppé) et en demi-finale face à Manchester United où il a été l’auteur de nombreuses parades décisives qui ont permis à son équipe de se hisser en finale et de glaner le trophée européen.
Après ces performances XXL, le FC Séville, convaincu qu’il a mis la main sur un gardien de but de la trempe des grands, active l’option d’achat et s’attache les services de Bounou jusqu’en juin 2025.
Depuis, Bounou brille toujours dans les cages du club andalou, maintenant souvent son équipe à flot. Sa saison 2021-2022 remarquable lui a valu le Trophée Zamora et de figurer au Top 10 du Trophée Yachine, prix décerné lors de la cérémonie du Ballon d’Or 2022, pour récompenser le meilleur gardien du monde.
Ces distinctions confirment que Bounou est l’un des meilleurs à son poste et il continue à évoluer, impressionnant par ses prestations la planète football.
Tout comme à Séville, le dernier rempart marocain brille avec la sélection nationale où il s’impose comme l’un des leaders du vestiaire et comme un maillon fort de l’équipe qui donne de l’assurance et de la confiance à ses coéquipiers.
Au Qatar, il poursuit son rêve comme l’ensemble de l’équipe marocaine, qui n’en finit pas d’éblouir le monde par ses exploits historiques et ses prestations magistrales.