Mesut Özil : «Je suis Allemand quand nous gagnons, immigré quand nous perdons»
Tout juste 29 ans et titulaire de la Mannschaft, Mesut Özil est décidé, il quitte son équipe. Et c’est sur Twitter qu’il a annoncé «rendre son maillot noir et blanc», écrit le Nouvel Obs. Les causes : le joueur estime être victime de racisme, des faits qui se répètent et qu’il ne veut plus revivre.
Et c’est près d’une décennie plus tard que l’homme explique : «C’est avec le cœur lourd et après beaucoup de réflexions que je ne jouerai plus pour l’Allemagne». Le footballeur d’origine turque affirme que «cette décision a été extrêmement dure à prendre, car j’ai toujours tout donné pour mes coéquipiers, le staff et les gens bien en Allemagne».
Sachant qu’en 2010 le presque trentenaire avait été qualifié par Joachim Löw, sélectionneur, de «chance pour le football». Il compte tout de même quelque 92 sélections sous le maillot allemand, 23 buts marqués et le titre de Champion du monde remporté en 2014.
Une photo à l’origine de la polémique
Il faut dire que pendant le Coupe du monde en Russie cette année, le milieu de terrain était au cœur d’une polémique. À l’origine de tout cela, un cliché pris avec le président turc Erdogan, alors que ce dernier était en campagne présidentielle. Déchaînant ainsi une ruée de critiques et d’insultes, entre autres, via les réseaux sociaux. Se justifiant, Mesut Özil avait déclaré : «Mon travail, c’est d’être joueur de football, pas politicien». Et d’ajouter : «Comme beaucoup de gens, mes racines ancestrales recouvrent plus qu’un seul pays. J’ai certes grandi en Allemagne, mais mon histoire familiale a ses racines solidement basées en Turquie. J’ai deux cœurs, un allemand et un turc».
Après quoi, la pression est devenue insupportable pour le joueur, puisque suite à l’élimination de l’Allemagne en Coupe du monde, plusieurs anciens joueurs internationaux l’ont ouvertement critiqué dans les médias. Des coups de massue qu’il a encaissés seul, une solitude qui a motivé son choix. En effet, le footballeur n’a bénéficié d’aucun soutien de la Fédération allemande de football et de son président, Richard Grindel.
«Aux yeux de Grindel et de ses supporters, je suis Allemand quand nous gagnons, mais je suis un immigré quand nous perdons. Ce n’est pas pour cela que je joue au football, je ne vais pas rester assis là à ne rien faire. Le racisme ne devrait jamais être accepté», a-t-il écrit sur Twitter. Un pas salué par bon nombre de ministres turcs alors que la chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir qu’elle respectait la décision du joueur.