Maroc-Iran : Les leçons d’une défaite
L’entrée en lice de l’équipe nationale du Maroc lors de cette Coupe du monde 2018 n’a pas été à la hauteur des espérances des supporteurs. Défaits 1-0 sur un but CSC (contre son camp) de Aziz Bouhaddouz à la 95e minute, les poulains d’Hervé Renard ont laissé passer leur chance de glaner les 3 points contre l’équipe qui paraissait la plus abordable de ce groupe D. Pire, cette défaite les place désormais à la dernière place de la poule et les contraint à l’exploit face aux deux mastodontes du football mondial, nos voisins Espagnols et Portugais. Une situation jusque-là inattendue, mais qui pousse néanmoins à la réflexion quant à l’origine de cette contre-performance. «On savait que les Marocains allaient entrer très rapidement dans le vif du sujet pour marquer, il fallait donc contenir leur enthousiasme afin de les faire imploser mentalement».
Le très futé Carlos Queiroz, sélectionneur de la Team Melli, a donc eu l’œil de ne pas prendre de risque face à une équipe bien mieux lotie techniquement que la sienne. Un état de fait qui, combiné à la stratégie ultra-offensive de Renard -un 4.3.3 avec des latéraux qui montent dans les 30 m adverses à chaque phase offensive- a rendu l’équipe nationale vulnérable à chaque perte de balle dans l’entrejeu. Ainsi, après avoir contrôlé les 20 premières minutes de la rencontre, les joueurs de l’équipe nationale ont commencé à perdre en patience et en fraîcheur physique, ce qui a permis à leurs adversaires de reprendre confiance. Sans le double arrêt de Mounir El Kajoui à la 42e minute, les Iraniens auraient même pu mener au score avant la fin de la première période. La seconde s’est d’ailleurs déroulée avec la même physionomie, avec des Lions de l’Atlas qui squattent la moitié de terrain adverse mais sans pour autant se créer d’occasion nette, si ce n’est le tir vendangé d’Amin Harit ou celui, bien plus précis quoique propulsé depuis l’extérieur de la surface, du meneur Hakim Zyech.
Au fil du temps, le 11 national perdait en patience, lui qui était venu chercher les trois points, et rien que les trois points. À cela, il faudra également reconnaître une solidarité infaillible des Iraniens qui se jetaient sur tous les ballons et arrivaient, grâce à leur agressivité, à contenir l’offensive marocaine. Ce dernier, composé d’El Ahmadi et Boussoufa derrière Belhanda, n’a pas pu capitaliser sur ses atouts, à savoir les récupérations hautes, les relances des hommes de Queiroz se limitant à des dégagements sur la défense marocaine, obligeant le bloc à reconstruire. Le moment fatidique est venu après la sortie sur blessure de Nordin Amrabat, à l’origine de tous les bons coups, et son remplacement par son petit frère Soufiane. Celui-ci se rendra coupable d’une faute qui sera à l’origine du but qui a crucifié les Lions de l’Atlas.
Après cette défaite, les chances d’une qualification des Lions de l’Atlas sont clairement réduites. Ce qui n’est pas l’avis du sélectionneur national : «Dans une compétition à trois matchs, tant qu’il reste deux matchs, quel que soit l’adversaire, il y a toujours de l’espoir», a-t-il assuré. Si la compétition n’offre que très rarement des surprises, la forme des «favoris» lors de cette édition 2018 laissent néanmoins quelques espoirs aux fans des Lions de l’Atlas, malgré la difficulté évidente de la tâche.