Football : la Chine se réveille !

Dans un mercato hivernal agité, la Chine avait affolé les compteurs. Le pays, qui entend se faire un nom sur la scène footballistique mondiale, a sorti le carnet de chèques pour attirer dans son championnat local de grands noms ou des joueurs qui auraient encore toute leur place dans les principaux championnats. À chaque fois, les sommes sont démesurées. Parmi les nouveaux arrivants, citons Jackson Martinez de l’Atletico de Madrid (42 millions d’euros), Gervinho de l’AS Roma (18 millions), Ramires de Chelsea (30 millions), Freddy Guarin de l’Inter Milan (13 millions), Lavezzi du PSG (45 millions) ou Alex Teixeira du Shakhtar Donetsk (50 millions). Cette dernière recrue illustre bien la volonté de la Chine de vouloir chasser sur les mêmes terres que les plus grands clubs européens, la révélation brésilienne étant en effet courtisée par Liverpool, prêt à lâcher 36 millions. Des chiffres qui donnent le tournis et qui confirment une vraie tendance.
Sur l’année 2015, les clubs chinois ont dépensé 168,3 millions d’euros dans les transferts de joueur, ce qui en fait le sixième pays le plus dépensier après le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et la France, détaille le rapport annuel de Fifa TMS. Une hausse de 65,4% en un an. Et la plupart des joueurs précédemment cités ne sont pas comptabilisés dans cette étude car les transferts ont eu lieu lors du mercato hivernal. Selon le site spécialisé Transfermarkt, les clubs de la Chinese Super League (D1 chinoise) ont jusqu’à aujourd’hui dépensé 258,9 millions d’euros dans ce marché des transferts. C’est plus que l’ogre financier qu’est la Premier League (247,3 millions).
Cette puissance financière s’explique par la présence des grands groupes nationaux dans les clubs. Le géant du commerce Alibaba, qui affiche plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, a acquis en juin 2014 la moitié des parts du club numéro un du pays, le Guangzhou Evergrande, basé à Canton, pour 140 millions d’euros. Un an plus tard, Felipe Scolari devient l’entraîneur de l’équipe après avoir notamment coaché Chelsea ou le Brésil pour le sacre mondial de 2002 mais aussi le raté de 2014. Les ambitions ne s’arrêtent pas là: la Chine rêve de l’organisation de la Coupe du monde, qui est justement le rêve de Xi Jinping. Le président chinois est un fan de football, de Manchester United plus particulièrement.
Lors de sa visite en Angleterre en octobre 2015, il en profité pour visiter les installations de l’autre club de Manchester, City. Il s’est même offert le luxe de prendre un selfie en compagnie d’Aguero et de David Cameron. Pour séduire le monde du foot, la Chine s’active aussi sur la scène européenne. Fin janvier, le milliardaire Wang Jianlin est devenu actionnaire de l’Atletico de Madrid à hauteur de 20% du capital en déboursant 40 millions d’euros. Début décembre, des investisseurs chinois ont acheté 13% du club de Manchester City pour 375 millions d’euros.
En juillet, Peugeot Citroën a confirmé la cession à 100% du FC Sochaux au groupe Ledus. Tout cela prouve que la Chine est une vraie puissance montante dans le monde du business footballistique.