Sports

Étude : l’immense potentiel du marché du sport

L’organisation d’événements sportifs d’ampleur internationale, tels que la CAN ou la Coupe du monde, signifie à la fois budgets colossaux et retombées économiques importantes. En Afrique, le sport ne représente que 0,5% du PIB contre 5% au niveau mondial. Or, selon de nombreux experts, le potentiel du marché du sport africain est énorme. D’où la question de savoir quelle place occupe aujourd’hui le sport en termes de développement socioéconomique du continent africain en général, et au Maroc en particulier ?

Mazars Maroc, en collaboration avec l’African Sports & Creative Institute (ASCI), a réalisé une étude intitulée : «Business du sport en Afrique : Diagnostic et potentialités de développement». Cette analyse met en exergue le fait que le marché du sport africain est relativement moins dynamique par rapport aux autres continents. Néanmoins, les auteurs constatent que le continent connaît depuis quelques années un afflux d’investissements de plus en plus important dans ce secteur.

Enjeux économiques et géopolitiques
L’étude menée par Mazars et l’ASCI rappelle que l’organisation de grands évènements médiatisés constitue un vrai enjeu économique et géopolitique pour les pays organisateurs. Les grands rendez-vous sportifs sont une occasion de «mettre en valeur le pays, non seulement sur le plan sportif, mais aussi touristique, culturel et économique, avec la contribution accrue à la création d’emplois et la perception de recettes fiscales importantes», indiquent les auteurs.

Le rapport cite notamment en exemple le Mondial organisé en 2022 au Qatar dont les retombées économiques pour le pays organisateur se sont chiffrées à 17 milliards de dollars. Une recette faramineuse qui comprend les revenus générés pendant et après la compétition.

Concernant l’Afrique, l’étude de Mazars révèle que «le sport peut constituer un véritable élément fédérateur générant des idéaux et des dynamiques, favorisant l’inclusion sociale et construisant un langage compris par la société dans son ensemble». Elle indique notamment que l’impact économique se traduira en termes de création d’emplois, d’investissement, mais également d’infrastructure.

Formation des jeunes
En termes d’investissements dans la formation des jeunes, le rapport indique que des centaines d’écoles de formation ont vu le jour ces dernières années dans plusieurs pays africains tels que le Maroc, l’Égypte, le Sénégal, ou encore la Côte d’Ivoire.

Sur ce registre, le Maroc a enregistré, ces dernières années, de grandes avancées en termes d’industrialisation des clubs de foot «en passant de l’amateurisme basé sur le spectacle à une véritable industrie dont le sacro-saint est le duo marketing-rentabilité sans se passer de son essence même qu’est le spectacle», selon le dernier rapport du tink tank marocain Omega Center for Economy & Geeopolotics Researchs.

Une mutation qui a notamment été déclenchée par la loi 30-09 relative à la professionnalisation du sport qui recommande, entre autres, la création d’entreprises sportives structurées à l’image des clubs européens. C’est le cas notamment d’OCP Sport Development, une filiale crée par le groupe OCP et qui a nécessité un investissement de 370 millions de DH.

Cet investissement a notamment permis la création et la gestion des centres et académies de formation conformes aux standards internationaux, via l’élévation des normes des centres de formation et de détection des talents dès un jeune âge.

Initiatives
Sur le registre des initiatives, l’étude de Mazars Maroc cite par ailleurs celles déployées en Afrique par des organismes non-étatiques pour encadrer les jeunes. Parmi elles, le programme NBA Cares promue par la célèbre ligue américaine de Basketball, qui a créé au moins 77 centres sur le continent afin de permettre aux jeunes de s’adonner à leur passion pour la balle orange et d’entretenir l’espoir d’être drafté pour jouer au plus haut niveau.

Le groupe OCP a d’ailleurs récemment conclu un partenariat avec la Junior NBA Africa. Ce dernier est dédié au lancement d’un vaste programme de développement du basket-ball dans plusieurs villes du Royaume. Au niveau de ses recommandations, le rapport de Mazars Maroc souligne qu’«il revient aux États africains d’œuvrer à lever les obstacles qui freinent encore le développement de l’industrie du sport, et ceci passe par une volonté politique claire et une allocation de moyens adéquats».

Ahmed Ibn Abdeljalil / Les Inspirations ÉCO


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