Sports

Cour des comptes : Les finances du sport sous la loupe

Lors du Colloque national du sport, tenu en 2008, la lettre royale était on ne peut plus claire en insistant sur «le renforcement du système de contrôle et de reddition des comptes, tout en mettant un terme à l’opacité que connaissent les finances de plusieurs clubs et associations, plombées par une mauvaise gestion et une tentation de dilapidation et autres pratiques hors-la-loi».

Après ce message fort, jugé par les observateurs, comme une feuille de route, l’on aurait cru que le décollage du sport national était imminent. Or, à aujourd’hui, aucune amélioration n’est à enregistrer. Pis encore, la situation se serait même aggravée. Les mécanismes de contrôle et les lois les régissant existent certes, mais ne sont pas effectivement actionnés. Aujourd’hui, la Cour des comptes se prépare à investir l’audit du sport, à travers les Cours régionales et la Cour principale, en vertu de l’article 62/99 du Code des finances. Car, l’argent public qui circule, depuis quelques années, dans les associations sportives, notamment grâce aux diverses subventions publiques est bien abondant. Aides des communes et préfectures, primes servies par les fédérations sportives, subvention du ministère des Sports et de la jeunesse, tout passera au crible de la Cour.

Des milliards partis en fumée
Certes, le football est le principal catalyseur des capitaux privés et publics, mais d’autres sports sont aussi concernés. On se rappelle qu’au lendemain des Jeux olympiques de Pékin 2008, où le Maroc n’avait remporté aucune médaille, l’État avait réservé un budget de 130 MDH pour préparer des sportifs de haut niveau pour Londres 2012. Malheureusement, cette cagnotte a été dépensée sans rien remporter en contrepartie (une pauvre médaille de bronze). Pire, il n’y a eu aucune communication sur le détail des dépenses ponctionnées. Dans le football, les couacs sont plus flagrants, car la majorité des associations sportives sont gérées grâce aux fonds publics, sans une comptabilité et des bilans transparents.

Les deniers publics ne sont pas forcément dépensés dans la formation des jeunes au profit de recrutements démeusurés, dépassant de loin les moyens des associations. Les fédérations sportives qui doivent, en principe, s’ériger en exemple pour tirer les clubs vers le haut, ont aussi leur lot de dépassements. Des rapports financiers non publiés, des imputations comptables peu orthodoxes… C’est dire que la Cour des comptes s’apprête à ouvrir la boîte de Pandore et c’est de bon augure. Il faut commencer par moraliser la gestion sportive avant de penser à développer le financement du sport national dans son ensemble. Ces contrôles périodiques sont un bon préambule pour le passage du statut de l’association à celui de sociétés anonymes, avec imposition fiscale. 



Dépenses fiscales : l’impossible compression !


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