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Changement de sélectionneur : Vahid à tort ou à raison…

On reproche souvent au franco-Bosniaque, qui a qualifié le Maroc pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar, de faire preuve d’un autoritarisme excessif, considérant que le joueur doit être dompté et obéir comme un automate…

L’entraineur de l’équipe nationale de football du Maroc ne serait pas quelqu’un de simple. On lui reproche souvent,  de faire preuve d’un autoritarisme excessif, considérant que le joueur doit être dompté et obéir comme un automate… Bref, acculé à se soumettre ou à se démettre ! Difficile de toujours réussir dans une entreprise où le star-system impose le leadership des grands joueurs.

À l’instar de «sommités» comme Etto, Drogba, voire même Naybet et le célébrissime Zaki, capitaine mythique en Coupe du Monde 1986, pour qui la balance avait souvent penché. On doit relever cependant que Vahid, ancien premier buteur de France à Nantes était ami de Henri Michel qui l’a introduit au Raja. Lequel Henri Michel a fait preuve, au cours de sa carrière, de pédagogie directive, à sens unique, qui a ruiné son parcours mondialiste. Il passe pour l’entraîneur type de l’école réaliste, hermétique, relevée jusque par les excellents «Guignols de l’information» et le personnage «Coach Vahid» dont la marionnette ne sourit jamais, augurant de lendemains toujours difficiles, même après un sacre ! On l’a vu pleurer suite à son limogeage par le Japon, en dépit de la qualification du pays du Soleil levant en Coupe du Monde.

Même scénario avec la Côte d’Ivoire puis l’Algérie. Avec les Fennecs, Vahid a réussi un bon palmarès, mais sans convaincre ni les supporters algériens ni la presse locale. Et le voilà donc qui se préparerait à quitter le poste de sélectionneur de l’équipe du Maroc, pour cause de choix controversés, qui relèvent d’une problématique complexe, celle du sport et/ou de la politique.

Vahid se victimise et s’entremêle les pinceaux en rappelant ses quatre exploits, ses quatre qualifications en Coupe du Monde ! Et il n’y a qu’en Algérie qu’on a sollicité son maintien, avant que Djamel Belmadi ne s’impose comme le meilleur africain et le premier «candidat à remporter une Coupe du Monde» ! Et c’est sorti de la bouche d’un haut responsable.

Vahid se met tout le monde à dos
Youcef Fates, auteur du livre édifiant «Football et politique en Algérie «, et spécialiste du sport dans le Tiers-Monde (sic), a relevé l’impact du politique, pas toujours positif, sur les addicts au football, «opium du peuple». Un sport des plus ingrats où seule la victoire est admise comme vérité absolue. Tous les entraîneurs l’ont subi de manière violente et beaucoup,  comme disait Henri Michel, ne défont jamais entièrement leurs bagages, en permanence sur le départ, avec leur valise toujours prête.

Concernant Vahid et son passage à la tête des Lions de l’Atlas, ce dernier s’est suffi de calculs sportifs, sans analyse du réel et de l’environnement socio-politique et médiatique.  Il a évolué dans un cadre qui relève de l’idéal pour réussir avec des infrastructures à la pointe et des facilités de tous ordres.

Et la Covid aidant, le Maroc a remporté la totalité de ses matchs at home, à une exception près, mais sans pour autant convaincre, surtout après ces sous-prestations en Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun. Le sélectionneur a ainsi vu son charisme remis en cause par une opinion sportive fatiguée d’attendre un sacre continental, le dernier datant de 1976.

Vahid n’a pas honoré son contrat, même moralement, d’aller en demi-finale
Cet échec a aggravé le divorce entre les medias et Vahid et, à travers la presse, les supporters qui prennent d’assaut les stades, à chaque sortie d’une équipe ballottée entre joueurs de la diaspora européenne et locaux. Pour rappel, ces derniers sont les détenteurs de deux CHAN d’affilée, qui les placent au sommet des compétitions continentales.

Aussi, beaucoup sollicitaient ne serait-ce qu’un brassage entre Marocains pros d’Europe et pros locaux. Mais le championnat du monde arabe, au Qatar, est venu à bout des sollicitations d’une opinion qui n’a eu cesse de réclamer le remplacement de Vahid par Houcine Ammouta. Ce coup porté au cadre local a valorisé Vahid, qui se voyait au-dessus de la mêlée, oubliant que la diplomatie dans les choix d’une sélection se doit de se soumettre à certaines données subjectives.

Il appartient à ce niveau à la Fédération de déterminer des lignes rouges, à ne pas dépasser… pour ne pas toucher au sacré ! Et le statut des Marocains du monde en fait partie.

Vahid un entraineur qui se croit au-dessus du lot
Que ce soit pour la génération Boussofa, Benatia, ou, aujourd’hui Ziech ou Mezraoui, autant de joueurs inspirés, dont certains sont titulaires à par entière dans des clubs de haut niveau et qui ont préféré le pays des ancêtres, à celui des sélections des pays d’adoption. Dont certains figurent parmi les plus grandes nations footballistiques au monde, comme l’Angleterre, l’Espagne, la Belgique et surtout la Hollande dont le club phare, l’Ajax d’Amsterdam, est considéré comme le meilleur club formateur du Monde.

On comprend que le Maroc défende ses enfants et la question dépasse, et de très loin, l’aspect «sportivo-sportif», et ce sans oublier les capacités indéniables dont font preuve les joueurs de l’exil. En plus, Vahid s’est mis à dos l’opinion publique marocaine et la presse du fait d’une communication catastrophique qui a participé à l’aggravation de la coupure entre lui, les supporters et les spécialistes.

Voilà, donc un entraîneur qui se permet de s’adonner au changement du système de jeu, à sa convenance et chaque week-end, pour passer du 4-3-3, au 4-4-2 et enfin au 3-5-2, au détriment de la continuité. Une continuité qui arriverait enfin à aboutissement, pour le plus grand bonheur de son successeur qui sera acculé à respecter l’environnement et à laisser son ego dans les vestiaires.

Avec tous les risques qui s’en suivront, pour faire de Vahid un cadre remplaçable… ou un martyr. Tout dépendra de l’échec ou de l’alternance technique au sein d’une équipe dont l’entraîneur n’est pas un surhomme !

Le Wydad grâce à Regragui

Le WAC joue sur trois fronts, la Champions League d’Afrique, la Coupe du Trône et le titre de la saison où il devrait se succéder à lui-même. On doit, à ce propos, saluer la stabilité au sein du club, sur le plan de la gestion et aussi et surtout du staff technique. Avec Walid Regragui, qui passe désormais pour être le meilleur coach africain, sur les traces de Houcine Ammouta, premier Marocain à remporter la Coupe la plus prisée du continent. Regragui, qui est le produit d’une longue carrière de self made man, a fait l’essentiel de sa carrière en France et en Espagne.

Il s’est illustré aussi lors de la CAN 2004, où le Maroc a disputé la finale, qu’il a perdue face à la Tunisie, pays organisateur. Pour rappel, le coach national n’était autre que Badou Zaki. Regragui se reconvertira dans le coaching, d’abord au FUS  puis à Al Duhail du Qatar avec lequel il termine champion, ratant de peu la Champions League d’Asie.

Ce long parcours d’un homme du métier en fait un candidat potentiel pour prendre en charge les Lions de l’Atlas. En effet, beaucoup voient en lui le digne successeur du Bosniaque Vahid Halilhodzic, toujours aussi réticent à obtempérer à l’appel de son employeur, la FRMF, pour rappeler Ziyech et Mezraoui en équipe du Maroc.

Deux joueurs, considérés parmi les meilleurs joueurs d’Europe, et qui ont été écartés pour «manque de discipline», selon Vahid.

Belaid BOUIMID / Les Inspirations ÉCO

 


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