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Blatter veut une «cassation», soutient le Maroc et un retour de Platini

 

L’ex-président de la Fifa, Sepp Blatter, explique qu’il espère «une cassation» de sa suspension, qu’il soutient la candidature du Maroc pour le Mondial 2026 et assure que Michel Platini a encore un avenir dans le football.

AFP : Vous avez été suspendu par la Fifa pour un paiement de 2 millions de francs suisses (1,8 M EUR) à Michel Platini (lui aussi suspendu) et la justice suisse a ouvert une procédure pénale pour « gestion déloyale » à votre encontre. Où en est cette procédure ?

Blatter : Michel Platini a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme. Il y a deux semaines, la justice suisse a entendu le clan Platini à Berne. Mon avocat était également présent et il a de nouveau démontré que le paiement à Platini a été fait correctement. Rien ne s’est passé depuis septembre 2015, c’est un peu long. J’aimerais bien qu’on en finisse. Si le cas est clos devant la justice suisse, il n’y a pas de raison d’avoir un cas à la Fifa. Ce que je veux faire c’est travailler du côté de la justice suisse mais aussi voir les arguments nécessaires pour obtenir une cassation de la décision de la commission d’éthique.

Si la justice suisse clôt l’affaire, vous saisirez alors la commission d’éthique de la Fifa ?

Nous allons essayer à la fois du côté de la justice suisse et de la Fifa. Mais la commission d’éthique de la Fifa est totalement différente, ses membres ont changé. Si l’affaire est rouverte, il leur faudra un an ou plus…mais c’est évident, il y a eu un complot. Nous savions à la Fifa que la justice américaine serait contre nous et nous avions déjà fait appel à un cabinet d’avocats américain, Quinn Emanuel, dès la fin 2014… mais je n’étais pas au courant (…) Il y a eu une double élimination. Dans certains cercles on ne voulait pas que Platini devienne le président de la Fifa car à cause de lui la Coupe du monde 2022 n’avait pas été attribuée aux Etats-Unis (mais au Qatar). Et d’autres, y compris au sein de la Fifa, disaient +On en a assez de Blatter+.

Vous allez vous rendre au Mondial-2018 en Russie, à l’invitation de Vladimir Poutine. Avant cela, la Fifa va attribuer le Mondial-2026. Pourquoi soutenez-vous le Maroc contre le trio USA/Canada/Mexique ?

Mon cœur bat un peu pour l’Afrique. Après le Mondial-2002 organisé au Japon et en Corée du Sud, nous avons estimé qu’avoir une co-organisation était un cauchemar. Nous avons alors décidé que tant que nous aurions une candidature unique, elle serait privilégiée. C’était une loi écrite. Si le Maroc est capable d’organiser ce Mondial à 48 équipes, alors il faut le choisir.

Ce Mondial-2018 verra aussi l’introduction de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR), votre sentiment ?

L’introduction de la technologie dans le jeu, Platini était contre. Et puis il y a eu l’arrivée de la «goal line technology». Au début je n’y étais pas non plus tellement favorable. Concernant la VAR, le système est prêt à être testé et adapté et le Board a dit +oui+. Mais la Coupe du monde ne doit pas être le lieu pour tester de tels changements dans le jeu, il faut le faire par exemple sur des compétitions de jeunes.

Le Mondial-2026 à 48 équipes ou la VAR sont des réformes menées par votre successeur Gianni Infantino. Comment jugez-vous son bilan ?

Il a fait beaucoup et ce n’est pas à moi d’analyser ce qu’il a fait. Il est juste inexact de dire que le football n’avait pas sa place à la Fifa. Quand j’ai commencé à la Fifa (en 1975), nous avons fait beaucoup pour le développement du football, en organisant des compétitions de jeunes et de femmes et en créant la Coupe des confédérations ou la Coupe du monde des clubs. Nous avons aussi travaillé sur le plan médical. (Après l’arrivée d’Infantino), la Fifa a immédiatement mis un terme au programme de santé, c’est une erreur. Nous avions aussi un comité contre le racisme, il a été supprimé. Quand je suis parti, les finances de la Fifa étaient florissantes, avec 1,4 Md USD de réserves. Et le plus gros contrat de partenariat, signé avec Wanda, avait été initié sous ma présidence. Ils pourraient donc montrer plus de respect.

La suspension de Michel Platini, ex-président de l’UEFA, arrivera à son terme en octobre 2019. Pensez-vous qu’il a encore un avenir à la Fifa ou à l’UEFA ?

Bien sûr. Platini est jeune et je sais qu’il y pense. C’ est certain qu’il y pense, il ne peut pas abandonner comme ça, car il souffre maintenant. Son retour ? Ce serait vraiment mérité.

 


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