Ninja, la terreur de Casablanca
Le 14 novembre 1992, un inconnu a attaqué un policier en plein service à l’intérieur d’un commissariat du quartier d’Al Qods à Casablanca et lui vole son arme. L’enquête révélera par la suite que le criminel n’était autre que «Ninja», le surnom donné par les habitants de Bernoussi à ce criminel.
Le lendemain du crime, Ninja se rend à Taza, chez son oncle afin d’éloigner les doutes, d’autant plus qu’il avait commis son acte de manière professionnelle. Trois jours plus tard, lui et sa famille rentrent à Casablanca, il se débarrasse du chargeur du pistolet et teste l’arme en tirant deux balles en l’air profitant du bruit d’un train, pour ne pas éveiller les soupçons. Et ce n’est pas tout, puisqu’il va plus loin en agressant une autre personne, lui tirant une balle à l’épaule. L’homme s’est avéré être un criminel expérimenté, ne laissant aucune trace derrière lui et après plusieurs crimes, sa légende était devenue source de terreur chez les habitants de Casablanca.
Une personne instable
Lors de sa jeunesse, Ninja de son vrai nom, Abdellah El Kasmi a rejoint les rangs de l’armée mais le tribunal militaire l’a condamné à de la prison après avoir tiré, suite à une rixe, sur l’un de ses camarades à Laâyoune. Après un an de prison, il a été radié des rangs de l’armée et renvoyé à Casablanca où il sombra dans l’alcool, la drogue et le vol de voitures. Des crimes pour lesquels il sera condamné à trois ans de prison. La journée, Ninja était une personne introvertie, instable, sans aucun ami, mais dont tout le monde dit du bien. Le soir, il se transformait en dangereux criminel et voleur de voitures, qui échappait miraculeusement à la police.
Les crimes du Ninja
Le 2 mai 1991, il s’attaque à un gardien de voiture, lui assénant un coup à l’aide d’une pierre sur la tête, saisit son bâton et l’utilise pour agresser une autre personne. Le nombre de victimes atteignit six morts en une année, dont quatre gardiens. L’année suivante, Ninja remet cela en s’attaquant à trois gardiens qui ont été hospitalisés dans des conditions critiques.
Le malfrat a ensuite tué un autre policier sur l’autoroute, dans l’intention de saisir son arme et ses munitions. Il l’a abattu en lui tirant deux balles, mais à sa surprise, le policier n’avait pas son arme de service sur lui. Loin de se décourager, Ninja continue de perpétrer ses crimes, volant des personnes sous la menace de leur tirer dessus, et dépouille leurs biens. Après ces opérations, le nombre de balles qu’il avait était épuisé.
En 1995, les habitants du quartier Bernoussi se sont réveillés sur le meurtre d’un autre gardien de nuit que Ninja a abattu en lui assénant plusieurs coups mortels. L’enquête de la police a conclu que la personne qui avait agressé les gardiens à coup de pierres était la même qui avait agressé les policiers. Après des enquêtes sur le terrain, les suspects ont été confinés à trois criminels dont Ninja. La police était arrivée à certaines de ses descriptions, sa maîtrise des armes à feu faisant qu’il se peut qu’il ait été un ancien militaire, la police a décidé d’explorer cette piste.
Arrestation et procès
Après être arrivé à l’identité du criminel, la police judiciaire encercle son domicile et l’arrête chez lui. Le criminel portait les mêmes vêtements décrits par les victimes. Après la perquisition de son domicile, la police trouve des vêtements et de nombreuses pièces à conviction et les saisissent avant de les emmener au poste de police. Face aux faits, Ninja décide de passer aux aveux et admet tous ses crimes. Il a été traduit devant la justice qui l’a condamné à mort le 16 avril 2006.