Société

Le Rwanda supprime la TVA sur les serviettes hygiéniques, qu’en est-il du Maroc ?

 
 
Le gouvernement rwandais a annoncé, mercredi, la suppression de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 18% sur les serviettes hygiéniques, afin de les rendre plus accessibles aux jeunes filles, souvent forcées à s’absenter de l’école durant leurs menstruations.
 
Le Rwanda est le dernier pays en date à supprimer cette taxe, de plus en plus dénoncée par les femmes à travers le monde, qui estiment que les tampons et serviettes hygiéniques sont un produit de première nécessité et ne devraient à ce titre pas être soumis à des taxes. « A partir de maintenant, le gouvernement du Rwanda a ajouté les serviettes hygiéniques à la liste des biens exemptés de TVA, dans le but de les rendre plus accessibles », a annoncé le ministère du Genre et de la promotion de la famille.
 
Cette mesure a été prise après un intense lobbying d’organisations et groupes féministes souhaitant que le prix des serviettes hygiéniques soit abaissé. « C’est un pas dans la bonne direction, mais pas la solution ultime », a réagi auprès de l’AFP, Annette Mukiga, une activiste féministe. « Notre but, c’est que les serviettes hygiéniques soient gratuites, pas simplement bon marché, mais gratuites dans toutes les écoles, afin que les filles n’aient plus à se soucier de ce défi », a ajouté l’activiste.
 
Une étude menée en 2017 par le ministère de l’Education a montré que les filles âgées de 16 ans et plus avaient 8% de chances en plus que les garçons de quitter l’école, particulièrement dans les zones rurales.
 
Le Kenya est considéré comme le premier pays à avoir supprimé les taxes sur les produits liés à l’hygiène menstruelle. La Tanzanie, elle, a décidé en juin de réintroduire cette taxe après l’avoir supprimée en 2018, la jugeant contre-productive au regard du fait que les revendeurs n’avaient pas baissé leurs prix dans la foulée de la suppression.
 
Pour le cas du Maroc, plusieurs activistes se mobilisent pour briser les tabous et libérer la parole chez plusieurs Marocaines qui continuent de souffrir en silence. En effet, la menstruation est entourée de silence, qui prive la femme de certains de ses droits les plus fondamentaux, dont l’éducation, le travail et la santé.
 
Aujourd’hui, uniquement 30% des femmes ont accès aux protections hygiéniques au Maroc, contre 85% en Algérie et 80% en Tunisie. Un chiffre alarmant, qui nécessite des interventions rapides. Le mouvement 7ACHAK, créé au Maroc par deux jeunes femmes, est un concept qui cherche à vulgariser le sujet des menstruations, visant à mettre en avant le défi de toutes ces femmes marocaines qui ont toujours peur de parler de leurs menstruations, ainsi que de mettre la lumière sur la souffrance des 70% des marocaines qui n’ont toujours pas accès aux serviettes hygiéniques.


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