Issa Gheffar, Alias Al Khanfouri, la terreur du Gharb
Issa Gheffar, Alias Al Khanfouri, est sans doute l’un des plus dangereux serial killers de l’histoire du Maroc, digne d’un personnage des frères Coen, sa réputation est telle qu’on ne sait toujours pas la part de vérité ni de légende dans les faits qui lui sont attribués.
Al Khanfouri, dont le vrai nom était Issa Ghaffar, avait 20 ans lorsqu’il a été condamné à la détention dans la prison centrale de Kénitra pour le meurtre de l’un de ses amis. Refusant de passer de longues années en captivité, le criminel entendait bien mettre fin prématurément à sa peine. Il a élaboré un plan d’évasion de prison qu’il avait brillamment mis en œuvre. La nuit de son évasion, il tue son compagnon de cellule afin que celui-ci ne révèle rien aux gardes, puis assène un coup de poignard mortel à un gardien de prison qui l’a confronté dans le but de l’empêcher de s’échapper.
Cette évasion meurtrière n’était que le début d’une longue série criminelle. Une fois libre, Al Khanfouri profite de ses relations avec de nombreux autres criminels pour créer son gang criminel qui va semer la terreur dans toute la région du Gharb.
Son crime favori consistait à attaquer les mariages, voler les objetfs de valeur des invités et violer les nouvelles mariées. Les mariages se terminaient d’ailleurs souvent en deuils, si bien que pendant longtemps les cérémonies de mariage étaient tenues secrètes dans toute la région du Gharb, de peur d’être attaquées par le gang Khanfouri.
Les annonces de mariages n’étaient plus quelque chose de souhaitable parmi les habitants de la région.
Si Issa Ghaffar était sans pitié vis-à-vis de ses victimes, il l’était tout autant envers les membres de sa bande et ses collaborateurs. Il n’a pas hésité à tuer certains d’entre eux et à couper la langue à d’autres, selon la nature de «l’infraction» qu’ils ont commise.
Ce groupe est également connu pour l’installation de faux points de contrôle de sécurité sur les routes nationales du Gharb 24h/24, jour et nuit, afin de dépouiller les usagers de la route de leur argent et leurs biens. Al Khanfouri et sa bande étaient également impliqués dans l’intimidation des paysans et des propriétaires terriens de la région, qui devaient payer des redevances en échange de leur permettre de mener leurs activités agricoles et de prendre soin de leurs cultures. L’homme était puissant, personne n’était épargné et il était nécessaire de trouver un moyen de mettre fin au cauchemar qui hantait le Gharb.
Face à ce cauchemar, les agents de sécurité ont dû intensifier leurs campagnes afin de débusquer ce dangereux criminel qui continuait de semer la panique et de nuire aux citoyens. Mais il restait toujours introuvable et s’est souvent échappé de peu à la poignée des agents de sécurité. Dans l’une de ces campagnes, après avoir été poursuivi par la gendarmerie, pris dans un champ de canne à sucre, il est presque arrêté, mais arrive à se débarrasser très facilement des gendarmes, en tuant de sang-froid des agents qui tentaient de l’arrêter. Les services de sécurité n’ont réussi à l’arrêter qu’après de nombreuses enquêtes, et après qu’un officier a finalement réussi à le cerner, échappant de peu lui aussi à un coup de poignard. De gros sacrifices ont dû être faits pour mettre fin aux activités criminelles d’Al Khanfouri.
Le procès d’Al Khanfouri a attiré l’attention de l’opinion publique au Maroc. Les habitants de la région du Gharb ont même célébré la fin du cauchemar d’un criminel dangereux qui a terrorisé les habitants de la région pendant de nombreux mois, retournant enfin aux manifestations de joie et aux cérémonies publiques de mariages. Al Khanfouri a été condamné à mort pour ses crimes.