Vous avez dit influenceurs ?
Créateurs de contenus ou diffuseurs de médiocrité? Telle est la question que se posent les experts du digital dans un monde qui perd la tête et ses valeurs. C’est la tendance, affirment certains, quand d’autres avancent l’argument du trafic, mais très peu sont soucieux de l’association de l’image et de la qualité du contenu. Ainsi, les annonceurs, dans une course effrénée au nombre, finissent par perdre le nord en installant des amalgames dans l’esprit des consommateurs.
Dans le monde entier, la mode des influenceurs a gagné du terrain mais sans jamais piétiner les valeurs de la société et de l’entreprise. Une firme internationale ne peut en aucun cas associer son image à celle d’un rigolo, encore moins d’un illustre inconnu dont le seul «atout» de son CV est une communauté de quelques centaines de milliers de followers.
Au Maroc, les choses ressemblent plus à un couscous aux sept légumes où l’influenceur vante les «vertus» d’une banque et juste après balance une anecdote interdite aux cardiaques! Lors d’un échange amical, un grand patron de la place ne tarissait pas d’éloges à l’égard d’un jeune influenceur ayant collaboré avec son groupe jusqu’à ce que je lui montre un «troll» à forte connotation politique, publié quelques minutes après leur capsule promotionnelle. Je vous épargne sa réaction. C’est pour cela qu’il ne faudrait pas se mélanger les pinceaux et laisser les métiers de la communication et des médias aux professionnels. Car in fine, il n’y a que la qualité qui l’emporte, et c’est justement cette qualité qui interpelle une audience qualifiée. Il est question de segmentation en fonction du pouvoir d’achat et de catégorie du marché, et au final, cela se mesure par le retour sur investissement.
Ainsi, cette vague d’influenceurs n’est qu’un effet de mode qui finira par disparaître à défaut de modèle économique fiable et d’une offre sérieuse de contenu, sans parler d’une concurrence acharnée à la limite de l’éthique. Le retour aux fondamentaux ne se fera pas longtemps attendre.