Un ministre hors jeu
Royal Air Maroc (RAM) est en train de déployer ses ailes au dessus de l’Afrique et le reste du monde. Elle porte d’abord la marque Maroc avant d’être une compagnie commerciale comme une autre. C’est pourquoi le gouvernement avait mis en place un contrat-programme de soutien à la compagnie visant le désenclavement de certaines régions marocaines, l’accompagnement de la politique africaine du souverain en s’érigeant en compagnie continentale et, enfin, le renforcement de l’internationalisation de RAM. Or, ce contrat est échu depuis 2016, et le deuxième contrat-programme est prêt depuis au moins deux années.
Cependant, le changement de gouvernement et l’affiliation de la Direction de l’aviation civile au ministère du Tourisme, au lieu du ministère du Transport et de l’équipement, a tout chamboulé. Mohamed Sajid, ministre du Tourisme, paraît avoir d’autres priorités qu’il est le seul à connaître. Ses interminables voyages l’empêchent peut-être de consulter ses parapheurs.
Pendant ce temps, RAM risque de rater son objectif de 2020 avec 100 appareils contre une soixantaine actuellement, avec ce que cela peut supposer comme retombées négatives sur l’image du pays car notre compagnie nationale n’est pas seule sur le marché, et l’espace africain est le théâtre d’une concurrence acharnée, souvent inéquitable de la part des compagnie low-cost. Le temps est compté et les concurrents avancent leurs pions au moment où la tutelle regarde curieusement ailleurs ! Une attitude incompréhensible témoignant d’une insensibilité aux défis du pays et à son image, à quelques semaines de la mission des auditeurs de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Une mission qui pourrait coûter cher au Maroc au vu de l’anarchie dans laquelle baigne la Direction de l’aviation civile qui relève d’un Sajid hors jeu. La balle est désormais dans le camp de Saâdeddine El Othmani, chef de gouvernement, qui devrait intervenir avant qu’il ne soit trop tard.