Opinions

Un bras de fer lourd d’enjeux

L’entrée en grève est-elle toujours une solution ? Le débrayage peut-il forcément pousser la tutelle à céder sur des doléances sectorielles ? Rien n’est moins certain, sinon l’on n’aurait pas vu s’enchaîner, des années durant, des mouvements de grève dans plusieurs secteurs sans qu’une solution définitive ne soit activée.

Certes, les choses ont à présent un tantinet changé, surtout qu’aujourd’hui le dialogue social est un levier clé du gouvernement actuel pour calmer les ardeurs de bon nombre de branches d’activité, mais il n’en demeure pas moins que les changements ne pourront guère s’opérer à la vitesse escomptée par les demandeurs. Prenons l’exemple des pharmaciens ! Les officines martèlent de plus en plus intensément leur appel à la correction du volet relatif aux prix des médicaments, notamment depuis la publication par la Cour des comptes de son dernier rapport annuel.

Dans un deuxième temps, histoire de faire monter la mayonnaise, l’appel à la grève nationale a été brandi et des doléances listées en conséquence. Une réunion avec la tutelle a enfin été tenue, afin de discuter des points qui fâchent et, à en croire le ministère, un plan d’action a été établi pour attaquer le prochain cap des discussions. Mais qu’a décidé la profession ? Maintenir la grève, dit-on, afin de s’assurer que les lignes vont bien bouger. Pourquoi alors discuter ? Et qu’est-ce qui fait que l’une des parties n’a pas convaincu et l’autre ne s’est pas inclinée ?  Plus que cela, est-il bien pertinent que, dans ce jeu de négociations, le Marocain se trouve ballotté dans un enjeu aussi délicat que celui de l’accès au médicament ?

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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