Résister au choc
Au-delà des satisfecits du FMI sur la gestion gouvernementale des effets des perturbations mondiales et de la sécheresse sur l’économie nationale, il faudra encore accélérer le rythme d’exécution des réformes structurelles pour assurer davantage de résilience face au contexte international et se prémunir des chocs externes. Si le Maroc est parvenu à faire face aux perturbations, c’est, en grande partie, grâce à des mesures fortes, jugées même parfois insuffisantes, en particulier le maintien des subventions sur le gaz, l’électricité, le blé…, que nous sommes, pour le moment, parvenus à nous protéger.
Pour renforcer encore plus notre capacité à absorber les chocs, l’institution de Bretton Woods presse les autorités monétaires, notamment, d’aller plus loin dans la politique de lutte contre l’inflation. Elle recommande ainsi une hausse conséquente et rapide du taux directeur, action à laquelle elle se dit favorable. Le FMI n’exclut donc pas le durcissement de la politique monétaire.
Cette augmentation programmée des taux d’intérêt devrait avoir un double effet positif, en atténuant l’inflation dans un premier temps, et en agissant ultérieurement, de manière positive, sur la dépréciation du dirham. Justement, le flottement total de la monnaie nationale est aussi une des réformes importantes dont le Maroc doit accélérer la mise en œuvre afin de se constituer un bouclier contre les chocs externes. Et ce n’est pas tout.
De nouvelles mesures, portant sur la fiscalité et les dépenses s’avèrent nécessaires, pour accélérer la réduction de la dette publique et reconstituer les réserves budgétaires. L’adoption de l’ancrage de la dette renforcerait, selon le FMI, la crédibilité et la transparence de notre politique budgétaire. Qu’attendons-nous donc pour agir ?
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO