Repli ou agilité ?
Dans ce climat d’incertitude, la bouffée d’oxygène que procure la culture est salvatrice. C’est prouvé: la production culturelle nourrit l’esprit et chasse la morosité. D’abord reportés à cause du confinement, la plupart des grands événements culturels du pays ont ensuite été annulés ou tout du moins repoussés aux calendes grecques. Dommage ! Nous comprenons que le souci de la sécurité sanitaire prévaut et que tout rassemblement, même minime, peut avoir l’effet d’une bombe à retardement.
Nous comprenons, également, que la richesse même d’un festival réside dans le regroupement, l’échange, le partage… ce qui devient plus que risqué, dans le contexte actuel où la distanciation physique est de mise. Nous comprenons, enfin, que c’est là une lourde responsabilité que de maintenir un événement d’envergure, quand l’assurance économique et sanitaire est absente.
Mais ce que beaucoup d’entre nous, Marocains, n’arrivent pas à comprendre, c’est pourquoi la scène culturelle a choisi le repli plutôt que l’agilité. Pourquoi l’annulation plutôt que l’innovation ? Des échanges avec les acteurs culturels en charge de ces événements, il ressort que l’annulation pure et simple des éditions 2020 est décidée à regret. Pour autant, l’on n’a pas forcément cherché d’alternatives. On a bien vu, pourtant, d’autres industries s’adapter aux contraintes sanitaires et basculer systématiquement vers le digital. De par le monde, d’ailleurs, bien des rendez-vous culturels l’ont fait! À titre d’exemple – sans sortir du sujet et évoquer la tenue d’événements sportifs à huis clos – on pourrait citer la tenue de concerts musicaux retransmis sur la toile ou encore des festivals à l’image de la Mostra de Venise. Sur ce point, le parallèle est vite fait avec le Maroc où l’annulation d’événements culturels, dont certains ne nécessitent pas de rassemblements, sera une pilule dure à avaler pour toutes les personnes qui vivent de ces secteurs.
Meriem Allam / Les Inspirations Éco