Opinions

La souveraineté alimentaire d’abord !

Devant le contexte géopolitique actuel, particulièrement exacerbé, comment ne pas réfléchir sérieusement aux effets pervers découlant de la forte dépendance africaine pour ce qui est des importations de blé ? Nous avons vu comment le séisme de la crise russo-ukrainienne a ébranlé les économies du monde, même celles considérées comme autrement plus puissantes que celles du continent.

Qu’il s’agisse du gaz, du pétrole, ou encore du blé, les matières premières renforcent la puissance de ceux qui les détiennent sur l’échiquier économique mondial. Il n’est donc aucunement saugrenu, qu’aujourd’hui, les experts recommandent fortement aux pays africains de diversifier leurs sources d’approvisionnement pour conserver une soupape de survie, lorsque se déclenche une crise politique chez les poids lourds de l’économie mondiale.

Dans l’un de ses tous récents documents de recherche, le Policy Center for the New South (PCNS) précise que ce sont 16 pays du continent, regroupant 374 millions d’habitants, soit près de 40% de la population africaine, qui dépendent à 56% de leurs besoins, voire plus, du blé russe et ukrainien.

D’autres états, en revanche, sont un peu mieux lotis, ne dépendant des deux belligérants qu’à moins de 50%, à l’instar du Maroc, de l’Algérie et du Nigéria. Il n’en demeure pas moins que, quels que soient les volumes importés, la diversification des sources d’approvisionnement reste une garantie de souveraineté alimentaire. Mais pas seulement, serions-nous tentés de croire, car il est aussi temps que l’Afrique remette sur pied sa machine agricole, au potentiel immense, pour alléger ses importations et s’assurer une production propre plus conséquente.

Miser sur la recherche & développement, mener à bout le chantier de la fertilisation, restructurer l’agriculture en soutenant, notamment, les cultures vivrières, voilà les premiers pas vers une atténuation de la facture céréalière du continent. En cela, le Maroc se distingue, certes, par les efforts fournis jusqu’à présent, mais nous devons et pouvons mieux faire, car nous disposons, et de la matière grise à même de concrétiser la montée en gamme technologique, et du savoir-faire acquis par une longue expérience dans le secteur.

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO


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